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"O n vit comme dans un bateau qui a subi une tempête digne de nous couler. L'adrénaline a quitté nos veines, mais on pense à une deuxième tempête. Mais surtout, on croyait qu'en fermant les unités Covid, on retrouverait un hôpital comme avant. Ce n'est pas le cas. Le virus a profondément modifié notre lieu de travail, en séparant les patients suspects des patients Covid ", explique le professeur Jean-Christophe Goffard, chef de service de médecine interne de l'Hôpital universitaire Erasme (ULB) et au premier rang de la crise Covid. " On vient d'un moment d'unanimisme intense, où tout le monde s'est serré les coudes pour faire ce pour quoi la grande majorité d'entre nous ont choisi ce métier, sauver des vies. Le virus a reculé, mais nos repères sont chamboulés pour longtemps, les patients sont disséminés d'un coin à l'autre de l'hôpital. D'autant que l'on a toujours cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Endéans les 48 h, on doit avoir 40 chambres prêtes à accueillir de nouveaux malades. "