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Retour aux contrastes et au goûteux avec cet Unlimited Love qui parait en effet illimité vu sa prolixité. 17 titres pour un morceau... de bravoure très bien fait, mais dont on voit un peu les coutures sous les atours ; à savoir, la basse virtuose de Flea, la voix sans grande variation et au timbre désabusé ( Bastards of Light) d'Anthony Kiedis, et la guitare cisaille de John Frusciante pour donner un coup de cutter et séparer les deux autres, à l'exemple de l introductif et balladesque Black Summer, du funky typiquement chili Here Ever After, de l'enthousiasmant Watchu Thinkin ou du gimmick du début de couplet parlé sur Poster Child. Parfois, les Red Hot surprennent... et se prennent pour les Who qui rencontreraient Soundgarden sur These Are The Ways. Par contre, certains morceaux s'avèrent trop prévisibles et habituels comme Let' Em Cry, flairent le pilote automatique comme le rappant One Way Traffic et ses " hé-ho, hé-ho " du refrain, ou She s a Lover, seul à paraître possédé par l'inanité de l'album précédent. Étrangement, il faut attendre le 16e titre pour trouver un single digne de ce nom: The Heavy Wing est en effet un morceau au refrain lourd et puissant, chanté en coeur pour une fois par l'ensemble de groupe. L'album se conclut sur une berceuse ballade, Tangelo, du genre de "Road Trippin'" qui concluait Californication, sans arriver à sa cheville: cet album-là restera leur chef-d'oeuvre. Celui-ci s'en approche - de loin -, ne manque pas de sel... juste de peppers.