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Le dysfonctionnement du cycle menstruel est lié à la résistance à l'insuline, une caractéristique clé au début de la pathogenèse du diabète de type 2. Cependant, les preuves reliant les cycles menstruels irréguliers et longs au diabète de type 2 sont rares et incohérentes. Afin d'établir si les caractéristiques du cycle menstruel à différents moments de la vie reproductive d'une femme sont associées au risque de diabète de type 2 et d'évaluer dans quelle mesure cette association est modifiée par des facteurs liés au mode de vie, des chercheurs américains ont réalisé une étude de cohorte prospective incluant 75.546 infirmières pré ménopausées participant à la Nurses'Health Study II de 1993 au 30 juin 2017 et dont l'âge moyen était de 37,9 ans. L'analyse des données a été effectuée du 1er février au 30 décembre 2019. Un total de 5 608 participantes (7,4%) ont renseigné par auto-déclaration, confirmée par des questionnaires supplémentaires validés, de nouveaux cas de diabète de type 2 au cours de 1.639.485 années-personnes de suivi. Après ajustement pour tenir compte des facteurs de confusion potentiels, les femmes déclarant avoir toujours des cycles menstruels irréguliers entre les tranches d'âge de 14 à 17 ans, 18 à 22 ans et 29 à 46 ans sont, respectivement, 32%, 41% et 66% plus susceptibles de développer un diabète de type 2 que celles déclarant des cycles très réguliers dans la même tranche d'âge. De même, les femmes déclarant une durée de cycle habituelle de 40 jours ou plus entre les tranches d'âge de 18 à 22 ans et de 29 à 46 ans sont, respectivement, 37% et 50% plus susceptibles de développer un diabète de type 2 au cours du suivi que celles rapportant une durée de cycle habituelle de 26 à 31 jours dans les mêmes tranches d'âge. Ces associations semblent plus fortes chez les femmes en surpoids ou obèses, avec une alimentation de mauvaise qualité et de faibles niveaux d'activité physique. " Nos résultats suggèrent que les caractéristiques du cycle menstruel peuvent servir d'indicateur précoce du risque à long terme de développer un diabète de type 2 et que les interventions sur le mode de vie peuvent être une stratégie utile pour réduire le risque de diabète de type 2 chez les femmes présentant un dysfonctionnement du cycle menstruel", concluent les auteurs.