...

Les psychiatres cherchent depuis longtemps à expliquer pourquoi les antidépresseurs ne fonctionnent pas chez tous les patients, sachant que chez les personnes en dépression l'inefficacité d'un traitement peut aggraver les symptômes.Le rétablissement d'un patient est-il uniquement dû à un effet placebo ou la biologie de la personne peut-elle influencer le résultat ?Selon les résultats de deux études1 réalisées à l'Université Southwestern, il semblerait que la biologie soit bel et bien impliquée. Certains modèles d'activité cérébrale influenceraient l'effet des antidépresseurs.Les deux études - comprenant chacune plus de 300 participants - ont utilisé l'imagerie pour analyser l'activité cérébrale dans différents états, à la fois au repos et au cours du traitement des émotions, afin d'obtenir une image plus précise de la manifestation de la dépression chez un patient donné.Deux groupes ont été constitués : un avec des personnes en bonne santé (contrôle), l'autre avec des personnes souffrant de dépression ayant reçu des antidépresseurs ou un placebo.Les auteurs ont établi des corrélations entre le fonctionnement cérébral spécifique de chacun des participants et l'efficacité d'un antidépresseur sur deux mois.Les scientifiques ont ensuite eu recours à l'IA pour identifier des modèles d'activité cérébrale rendant les gens moins sensibles à certains traitements antidépresseurs (étude publiée dans Nature). Elle leur a permis d'analyser l'activité dans tout le cerveau, tandis que les participants devaient réagir à des images évoquant des émotions comme la joie et la peur.L'IA s'est avérée capable de comprendre quelles sont les régions spécifiques du cerveau qui permettent de déterminer si le médicament sera efficace. En outre, le risque de ne pas réagir au traitement antidépresseur est apparu plus élevé chez les patients ayant des réponses neuronales anormales pendant un conflit émotionnel, lorsque des émotions contradictoires se suivent.Le Dr Trivedi va poursuivre ses travaux avec une étude sur 2.500 patients qui seront suivis pendant 20 ans.À propos de la dépression, signalons aussi la mise au point d'un algorithme d'apprentissage automatique développé à l'Université du Vermont, qui s'avère capable de détecter des troubles dépressifs et/ou anxieux chez les enfants en les écoutant parler pendant trois minutes avec un taux de réussite supérieur à la procédure standard (entretiens de 60 et 90 minutes)2.Autre avantage : cette aide au diagnostic est envisageable dès trois ans, là où les techniques conventionnelles sont difficiles à mettre en oeuvre avant huit ans.