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Le point fort du webinaire du GBS était la présentation du Pr Johan Kips (KU Leuven), "l'ingénieur" qui conçoit les plans de réforme du ministre Vandenbroucke. Il a expliqué le mémorandum sur le financement des hôpitaux (voir jdM n°2701). Le texte étant très concis, de nombreuses questions ont été posées au Pr Kips. Voici quelques-unes de ses réponses. ? Un point délicat de la réforme est le trafic interhospitalier non urgent. Si les hôpitaux coopèrent plus intensivement en réseau à l'avenir, le transport des patients deviendra évidemment plus important. Johan Kips a reconnu qu'il n'est pas facile de déterminer les coûts réels. Deux projets pilotes permettront de clarifier la question. Sur cette base, le Cabinet élaborera un mode de financement sans que le patient ait à payer la facture. ? Les laboratoires d'anatomie pathologique vont être centralisés au niveau du réseau locorégional. Pour les laboratoires de biologie clinique, cette possibilité existe aussi mais ce n'est pas obligatoire. ? Le financement par pathologie et le "bundled payment" responsabilise le patient, comme c'est déjà le cas. Notamment par le biais du ticket modérateur, des primes d'assurance et des suppléments d'honoraires. Le ministre Vandenbroucke veut s'attaquer aux suppléments. Cela a évidemment un impact sur le rôle des assureurs privés. Afin de clarifier cette approche et de responsabiliser les assureurs, le cabinet va négocier directement avec eux. ? Le concept de 'bundled payment' part d'une approche de soins multidisciplinaires. Là encore, le Pr Kips a admis qu'il n'était pas encore possible de savoir concrètement comment cela allait se réaliser à long terme. Il a établi une comparaison avec les processus de soins, notamment pour le diabète de type 2. Les médecins généralistes, les endocrinologues, les ophtalmologues et d'autres prestataires de soins y participent. La question principale est de savoir comment répartir le budget "groupé" entre les différents spécialistes. ? Des concertations avec toutes les parties prenantes - médecins, caisses d'assurance maladie, hôpitaux, etc. - seront organisées pour approfondir le changement. Il est important que les communautés soient également impliquées. "Parce que", souligne Johan Kips , "c'est un plan fédéral. Mais la première ligne est organisée différemment en Flandre, avec des zones de première ligne, qu'en Wallonie et à Bruxelles, où les cercles de MG sont le pivot. La coordination avec les hôpitaux sera donc différente selon les régions."? Le nouveau financement des hôpitaux ne changera rien de fondamental pour les spécialistes extra-hospitalier (lire en Une). Johan Kips a également souligné que l'intention n'est pas de passer à un système comme le National Health Service britannique. Le modèle bismarckien, privilégiant la concertation avec toutes les parties prenantes, a ses mérites et sera conservé.