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A l'initiative de l'Organisation mondiale de la santé, une équipe de recherche internationale et multidisciplinaire a réalisé une revue systématique de la littérature scientifique et une méta-analyse portant sur l'efficacité des principaux gestes barrières mis en place depuis le début de la pandémie de Covid-19 pour empêcher la transmission du virus. Plus précisément, les scientifiques ont analysé les données de 25 697 patients, issues de 172 études observationnelles menées dans 16 pays différents et de 44 études comparatives effectuées dans des établissements de soins de santé ou en " communautés ". Les auteurs ne se sont pas contentés des mesures de prévention contre le Sras-Cov-2 mais ont également retenu les études portant sur d'autres bétacoronavirus comme le Mers et le Sras. Comme on pouvait l'espérer, la distanciation physique porte ses fruits. Non seulement les effets bénéfiques sont déjà conséquents à partir d'un mètre, mais son efficacité est encore plus élevée à partir de deux mètres. Le port du masque facial a également un impact réel. Son utilisation peut permettre une réduction du risque d'infection, jusqu'à 85%. Cette réduction est plus importante avec le masque N95 ou les " respirateurs " similaires qu'avec les masques chirurgicaux jetables ou assimilés. Enfin, et c'est plus inattendu, l'étude suggère également que la protection des yeux (lunettes, visière...) contribue à réduire le risque d'infection jusqu'à 78%. Les auteurs de ce travail considèrent que les effets mesurés sont si importants qu'ils fournissent déjà une information suffisante pour guider provisoirement les décisions des autorités sanitaires. Ils concèdent cependant volontiers le besoin d'essais randomisés robustes pour consolider leurs résultats. " Bien que la distance physique, les masques faciaux et la protection oculaire soient chacun très protecteurs, aucun ne rend les individus totalement imperméables aux infections et donc, des mesures de base telles que l'hygiène des mains sont également essentielles pour limiter la pandémie actuelle de Covid-19 et les vagues futures ", ajoute Derek K Chu.