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Ce nouveau système de financement viendrait remplacer celui qui est actuellement octroyé aux postes de garde (PMG). A l'avenir, les PMG devront fonctionner au travers de "coopérations fonctionnelles". Une coopération couvre une zone géographique continue. L'AR du 10 septembre 2020 précise qu'elle comprend au minimum trois postes de garde et au minimum 300.000 habitants. S'il est impossible de respecter cette norme, il est possible d'y déroger moyennant une justification motivée qui fait partie du dossier de demande d'agrément. Les coopérations fonctionnelles doivent s'arrimer au 1733 et être agréées par le ministre. Les responsables doivent introduire un dossier d'agrément complet et motivé. La date d'introduction de ces coopérations fonctionnelles avait été repoussée d'un an en raison de la crise du coronavirus. Elles devraient débuter le 1er juillet 2022 date d'entrée en vigueur de la loi du 22 avril 2019 relative à la qualité de la pratique des soins de santé. A cette date tout médecin généraliste aura l'obligation de participer à la permanence médicale dans la zone où il exerce sa profession et ce dans le cadre d'une coopération fonctionnelle agréée. Des dispenses pourront être octroyées sur la base de l'état de santé, de l'âge, de la situation familiale ou encore de l'exercice effectif de sa profession des soins de santé. Le Dr Roel Van Giel (AADM) a fait remarquer lors de la réunion de la médico-mut que les médecins généralistes sont surchargés et qu'ils le seront dans les mois à venir aussi: "aucun d'entre eux n'aura le temps de s'occuper de ces corvées administratives lors d'une quatrième vague.""Les coopérations doivent prendre la forme de nouvelles organisations à but non lucratif (ASBL). Les médecins généralistes n'ont pas le temps de consulter des avocats à ce sujet", souligne également Marc Moens. Il a entendu de nombreuses critiques de la part des médecins sur les collaborations fonctionnelles et rappelle que l'Absym a été le seul syndicat à contester la loi en question devant le Conseil d'État. Pour le GBO-Cartel, "la manoeuvre du fédéral est claire: récupérer dans son giron l'organisation des gardes (par le biais des coopérations fonctionnelles), gérées aujourd'hui, à la satisfaction de tout le monde, par les cercles dont l'organisation échappe au fédéral depuis la dernière réforme de l'Etat. En l'état, le projet de financement semble imbuvable aux yeux de la plupart des acteurs de terrain. Imbuvable sur les modalités de financement qui sont prévues, imbuvable surtout sur les principes que véhicule ce projet."Le syndicat médical annonce vouloir déposer, si possible en front commun avec les autres syndicats, en tout cas francophones, des revendications fortes, autour de quatre axes. "Le gouvernement doit réactiver un groupe de travail où se retrouveront des représentants du terrain (les syndicats et les cercles), des représentants de l'Inami et des représentants du SPF Santé publique. Il faut postposer la date d'entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation: alors que les MG sont débordés par les conséquences de la pandémie Covid, venues s'ajouter aux innombrables tâches administratives chronophages qui ne cessent d'augmenter, ce n'est vraiment pas le moment de demander aux MG de consacrer du temps à rédiger des statuts et créer des ASBL pour créer ces coopérations fonctionnelles. Le gouvernement doit écouter les médecins, et suspendre le temps qu'il faudra toute exigence administrative supplémentaire comme la création des coopérations fonctionnelles", recommande le GBO-Cartel qui estime que "l'implémentation des coopérations fonctionnelles dans la précipitation représente une réelle menace pour les actuels postes de garde médicaux. C'est tout le système actuel de la garde qui risque d'être ébranlé, avec toutes les conséquences que cela provoquera pour la population qui demande juste à être bien prise en charge en cas d'urgence."Le financement des coopérations fonctionnelles pose également problème. 750.000 euros sont prévus pour le financement du démarrage du nouveau système. "Les futures coopérations fonctionnelles comme l'extension des gardes de semaine ne sauraient voir le jour sans attribution par les autorités d'un budget exogène suffisant", prévient le GBO.