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Avec l'accord obtenu par Frank Vandenbroucke et le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur la tenue d'un concours (fixus) en début de cursus en médecine dès l'an prochain, se termine, on l'espère, une saga de plus de 20 ans. Elle a vu, au cours de cette période, la plupart de ses acteurs, par incompétence et par lâcheté, se défausser les uns les autres pour reculer sans cesse, du côté francophone, l'avènement d'une solution réaliste. D'abord, on eut une sélection après trois ans obligeant les moins bien classés à abandonner leur rêve de devenir médecins, suivie d'un couperet après la première année, débouchant sur le scandale des "reçus-collés" (des étudiants en réussite à leurs examens mais hors-quota) et, enfin, un examen, organisé de manière très professionnelle, mais qui ne collait toujours pas avec le nombre de numéros Inami octroyés à la sortie. Toutes ces solutions mettaient les étudiants dans une insécurité juridique considérable. Que de souffrance, qu'on aurait pu empêcher depuis longtemps! Ainsi va la Belgique francophone: un système politique de procrastination et d'inefficacité érigées en dogme. Bien sûr, le concours ne résout pas tout. De par son côté brutal, il devra être assorti en amont d'aides à la réussite. On pense à des formations d'appoint, gratuites, les mercredi et samedi voire des 7e années scientifiques comme cela se fait pour se préparer à Polytechnique. Tout le monde n'est pas égal devant le concours et il ne faudrait pas que les études de médecine soient réservées à une élite auto-cooptée et népotique. Bien sûr, le concours laissera parfois échapper du filet des étudiants moyens qui auraient fait d'excellents médecins. La perfection n'est pas de ce monde. En outre, l'accord signé par le ministre fédéral (flamand) et Wallonie-Bruxelles n'a pas encore complètement restauré la confiance avec la Flandre qui continue de nous tenir par la barbichette si on sort du rang. Enfin, la Commission de planification semble, malgré une nouvelle augmentation des quotas, notamment de généralistes, n'avoir pas pris la pleine mesure des pénuries qui viennent. Mais au moins, chaque étudiant entamant des études de médecine est désormais quasi assuré, s'il se met au travail, d'assouvir son rêve d'être un jour un thérapeute hippocratique.