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La nonchalance avec laquelle le gouvernement en affaires courantes, et singulièrement l'Open VLD ainsi que le Premier ministre, ont délaissé le budget des soins de santé ne laisse pas d'étonner. Ce budget avait pourtant été dûment approuvé selon la procédure habituelle. Certes, aucun budget n'est parfait, et l'Absym ainsi que le GBO, bien que pas totalement en phase, n'avaient pas manqué de critiquer les coupures nettes dans la téléconsultation. Pour autant, les deux syndicats avaient joué le jeu. Ils s'attendaient, comme nous tous, à un accord coulé dans le marbre après validation par le Conseil général. Au lieu de cela, nous assistons à une véritable farce. Alexander De Croo a proposé de recourir à des douzièmes provisoires, refusant de trancher sur l'indexation, une décision qu'ils laissent au prochain gouvernement (probablement Arizona). En attendant, le financement fonctionnerait de mois en mois... Le GBO a appelé, il y a déjà quelque temps, à dénoncer l'accord, tandis que l'Absym informe ses membres de la possibilité de se déconventionner individuellement (lire page 48). Chaque organisation redoute qu'une dénonciation officielle ne soit pas suivie par l'ensemble de la profession. L'Absym rappelle également à ses membres qu'ils ont théoriquement la possibilité de sortir de l'accord jusqu'au 15 décembre, ce qui leur permettrait de fixer librement leurs tarifs. Cette fois, on ne peut qu'apporter un soutien inconditionnel à Frank Vandenbroucke, qui souhaitait que le budget soit scellé une bonne fois pour toutes. Une lueur d'espoir subsiste cependant: de nouvelles négociations sont prévues le 9 décembre prochain (ce numéro a été bouclé le 28/11). En attendant, le système de concertation prend un sérieux coup. Le mécontentement des médecins est palpable. Si l'impasse persiste, on pourrait assister en 2025 à une véritable déliquescence du système, avec à la clé une incertitude totale pour les patients concernant les tarifs.