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"L es publications sur le burn-out ne manquent pas, mais plus rares sont les réflexions et les témoignages qui en abordent la prévention dans ses aspects organisationnels autant qu'individuels", souligne l'éditeur de cet ouvrage. Son auteur, le Dr Michel Libert est tout à fait légitime pour donner des conseils avisés. Il a pu puiser son expertise dans son vécu du burn-out, son expérience managériale d'un grand hôpital bruxellois et son travail de coach. "Parmi les ouvrages concernant le stress et le bun-out, relativement peu concernent la place des coachs dans les suivis individuels et leur rôle dans l'entreprise", commente dans la préface du vade-mecum le Pr Philippe Corten, neuropsychiatre réadaptateur. "Contrairement au domaine curatif, la démarche s'inscrit dans la lignée de la réadaptation. Il ne s'agit pas (plus) de lutter contre un déficit, une souffrance ou une maladie, mais de travailler avec la "partie saine" d'un individu (ou d'un groupe humain) afin de développer des compétences, des styles de vie en plus grande adéquation avec le bien-être. Tout comme le kinésithérapeute, confronté à une fonte musculaire suite à une immobilisation d'un membre inférieur, vous mettra sur un vélo afin que l'autre jambe, qui elle a maintenu sa musculation, renforce celle du membre atrophié, le coach fera appel à vos propres ressources (parfois cachées) pour rebondir et devenir résilient face au stress."Avec son Éviter le crash...! (1), le Dr Libert tente d'apporter un éclairage documenté sur les aspects individuels, collectifs et organisationnels du burn-out et de dégager des pistes préventives ou salutaires, "que ce soit pour vous ouvrir les yeux avant qu'il ne soit trop tard ou pour repenser l'organisation et éveiller l'intérêt des manager". En huit chapitres, le coach donne des conseils pour repérer les manifestations du burn-out, identifier les profils à risque, utiliser des stratégies d'évitement ou d'adaptation, mettre la qualité de vie en équation, donner du sens au travail et négocier la résilience et la sortie de crise. Le cas particulier du télétravail est évoqué dans cet ouvrage. Et de souligner, en citant Fernand Letist, que durant la pandémie "l'employé chez lui, face à son écran, plus autonome mais aussi plus responsabilisé a connu une surcharge mentale, une pression inédite, de nouvelles marques à trouver. Mais aussi, la perte du lien social réel avec ses collègues et sa vie conviviale en entreprise." Le dernier chapitre du livre s'adresse au "manager coach" pour qu'il puisse être un soutien à la performance et au bien-être. De nombreux responsables de services, confrontés à la difficulté de soutenir un collaborateur en burn-out, sont souvent désemparés. Que faut-il faire quand le burn-out se déclare? Comment prévenir son apparition? Pour coacher un équipier, le Dr Libert recommande au manager "d'ouvrir un espace du possible en clarifiant à son collaborateur ses objectifs personnels autant que professionnels, de lui permettre d'approfondir ses connaissances et d'améliorer ses performances, dans le but d'augmenter ses choix (options) et de l'aider à se les approprier (volonté). De cette façon, le travail a du sens, la motivation du collaborateur s'appuie sur un sentiment d'engagement volontaire et de confiance, confronté par la reconnaissance de ce qu'il fait. C'est un des éléments du bien-être au travail."Quant au manager coach il doit être un "leader assertif qui peut dire ce qui va et ne va pas sur un ton calme, de manière factuelle et non-agressive. Il dit les choses, mais avec tact, sous forme d'un entretien entre adultes respectueux. Il instaure un climat de confiance au quotidien, cultive le bien-être, les qualités et les ambitions de ses collaborateurs. Pour cela, le manager, doit aussi se respecter et se poser régulièrement, pour réfléchir à ses actes et ses paroles."En fin d'ouvrage, le lecteur trouvera plusieurs questionnaires qui permettent de détecter ou d'évaluer un burn-out. Ce vade-mecum de prévention peut être bien utile pour les chef(fe)s de service des institutions de soins, petites ou grandes, dont les collaborateurs sont particulièrement sous pression depuis le début de la crise sanitaire. Les taux d'absentéisme élevés, hors problèmes de santé liés au Covid, en témoignent.