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Constatant que l'accès aux soins de santé est généralement excellent mais problématique pour les patients à faibles revenus, l'Inami a demandé à l'OSE de réfléchir à des solutions. L'OSE a consulté plus de 100 experts via une enquête en ligne. Ces experts appartiennent tant aux associations représentatives des médecins et soignants qu'aux mutuelles de même qu'à des spécialistes s'occupant des patients précaires. "Certaines propositions peuvent être réalisées à relativement court terme, tandis que d'autres nécessitent une réforme structurelle en profondeur", précise l'Inami . "Certaines font déjà l'objet de plusieurs années de recherche et de réflexion, pour d'autres les discussions ne font que commencer. La plupart des mesures, mais pas toutes, nécessiteront des ressources budgétaires supplémentaires."Ces propositions sont assez comparables aux mesures proposées dans la " Trajectoire budgétaire pluriannuelle 2022-2024 de l'assurance soins de santé", souligne Brieuc Van Damme, directeur général des soins de santé. Toutefois, les experts consultés soulignent l'importance de maintenir un équilibre entre l'accessibilité globale du système pour tous les patients et l'amélioration de l'accès pour les patients plus précaires. Ce afin de ne pas créer un système à deux vitesses. Les deux propositions-phares (qui ont reçu l'approbation de 50% des experts consultés) concernent l'extension du tiers payant obligatoire à l'ensemble des soins ambulatoires et le fait d'accorder l'intervention majorée au maximum de façon automatique. Deux autres propositions sont plébiscitées par un quart des répondants à l'enquête: 1. Ramener le maximum à facturer (MàF) à 250 euros pour les ménages aux revenus les plus faibles et 2. Supprimer totalement le ticket modérateur pour les personnes mineures. S'y adossent des mesures plus ciblées comme "réduire la partie du coût à charge du patient pour les dispositifs médicaux et le transport à l'hôpital".Interrogée par l'Inami, la chercheuse principale à l'OSE, Rita Baeten, précise que "selon les répondants, certaines propositions doivent s'accompagner d'une réforme plus vaste du secteur. On pense par exemple à la réforme du financement des hôpitaux, à la révision de la nomenclature, ou encore à la mise en place de systèmes de paiement plus globaux et au renforcement des soins de première ligne". Inventeur du MàF, le ministre Vandenbroucke rappelle que " c'était déjà dans le but d'améliorer l'accessibilité aux soins que j'ai créé le MàF il y a 20 ans, et qu'aujourd'hui j'entends encore abaisser le plafond du Màf précisément pour les personnes à faibles revenus. De manière plus large, cette enquête montre également que supprimer des seuils inutiles grâce à un système de tiers-payant est considéré comme très efficace. Nous devons aussi prendre des mesures dans ce sens."