...

Dans une interview donnée au magasine Nature, l'épidémiologiste James McCaw, de l'université de Melbourne, estime qu'à l'avenir, nous devrons accepter que des personnes attrapent le Covid-19, soient hospitalisées et en meurent. La question est de savoir où placer le seuil de mortalité "acceptable". Une fois cette limité fixée, les autorités pourront établir des règles de vie, modulables en fonction de la situation (à l'arrivée d'un nouveau variant très contagieux par exemple). On ne le rappelle peut-être pas assez, mais la grippe saisonnière tue chaque année de 250.000 à 500.000 personnes à travers le monde, et nous n'avons jamais supprimé massivement les libertés individuelles pour y faire face. " Chaque pays devra fixer ses limites", prévoit Sylvie Briand de l'Organisation mondiale de la santé. Il faudra d'une part utiliser le degré d'occupation des lits en soins intensifs comme critère, mais, comme cela s'est avéré ces dernières semaines, également le mettre en balance avec l'arrêt total ou partiel de secteurs entiers de l'économie. À cet titre, Israël est arrivé à un juste milieu. Le pays a laissé revivre son économie en février, alors que 30% de sa population était vaccinée. Ces dernières semaines, seule une poignée de personnes se sont retrouvées en soins intensifs et quelques uns sont morts. Si la situation continue d'évoluer aussi favorablement, le nombre de décès en Israël oscillera chaque année entre 1.000 et 2.000 morts, sur une population de plus de neuf millions d'habitants.