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Dans un premier temps, la loi a concerné les patients majeurs en proie à une souffrance physique ou psychique constante et insupportable. Elle a ensuite été étendue, moyennant l'accord parental, aux mineurs capables de discernement en 2014, mais pas pour leurs souffrances psychiques. Parmi les conditions entourant la loi, la demande doit être formulée de manière volontaire, réfléchie et répétée. L'avis d'un deuxième médecin est requis. Une déclaration anticipée peut être rédigée en présence de deux témoins, autorisant la désignation de personnes de confiance nécessairement consultables lorsque le patient n'est pas en mesure de s'exprimer. Depuis une modification législative de 2020, cette déclaration anticipée ne doit plus être reconduite, elle est valable une fois pour toutes. Si le patient a le choix de demander l'euthanasie, conformément aux conditions, le médecin ne peut être tenu de la lui octroyer. En cas de refus, il doit cependant informer le demandeur. Une institution de santé ne peut en revanche se prévaloir d'une quelconque clause de conscience. Ces dernières dispositions ont par ailleurs fait l'objet d'une récente discussion (lire jdM n°2705). Selon les chiffres de la commission de contrôle, environ 2.500 euthanasies sont enregistrées chaque année en Belgique, dont les trois quarts en Flandre. Sans surprise, elles concernent très majoritairement des personnes de plus de 60 ans ; il n'y en a quasiment aucune en dessous de 40 ans. Un peu plus de la moitié des euthanasies ont lieu au domicile du patient, un peu moins d'un tiers à l'hôpital et une dizaine de pour cent en maison de repos et de soins. Moins de 1% des euthanasies concerne des patients inconscients ayant fait une déclaration anticipée. Le suicide assisté n'est pas prévu en tant que tel dans la loi même s'il est autorisé lorsqu'il rencontre les conditions prévues par la loi, à savoir notamment que le médecin procure une assistance à l'autodélivrance. Récemment, l'ancien présentateur du JT de la RTBF Jacques Bredael défendait l'option du suicide assisté par la volonté de rester maître? de sa vie. "Quand aujourd'hui, on demande l'euthanasie, ce sont deux médecins qui décident et, pour moi, c'est un problème", déclarait-il notamment dans le journal La Dernière Heure. Des tentatives d'élargir la loi aux patients incapables d'exprimer leur volonté (patients dans le coma ou personnes souffrant de démence) ou autorisant l'euthanasie aux personnes âgées qui estiment que leur vie est désormais derrière elles n'ont pas abouti au parlement.