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D'ailleurs, pour cette exposition Feast of fools que le castel lui consacre, des oeuvres contemporaines de Studio Job ou de Jimmie Durham, entre autres, sont disséminées dans le parc et les jardins.Cette " fête des fous ", qui met en relation des artistes du 19e et du 20e (date de la redécouverte par un large public de l'oeuvre de Bruegel) avec des peintures reprises dans une brochure remise à l'entrée, ne pouvait pas trouver meilleur refuge que ce château folie, réhabilité de fond en comble par l'excentrique marquise Arconati-Visconti, les différentes salles de l'édifice donnant à voir des oeuvres et artistes qui se sont inspirés du maître renaissant : qu'il s'agisse d'inconnus du 19e comme Théophile Lybaert, ou Henry Leys, mais aussi des oeuvres de plasticiens actuels : tels Jan Van Imschoot, dont la peinture organique et grasse, réfère au Repas de noces, Pascale Marthine Tayou Tayon et ses photos et vidéos d'enfants au tableau Les jeux d'enfants, tandis que le cosmos recyclé et sur cycle par Ricardo Brey dans Tannhäuser gate évoque le monde de Margot la folle.Pas que des oeuvres dans ce jeu de piste pour lequel l'audioguide se révèle indispensable, les cartels se révélant minuscule, mais aussi de la musique présente notamment dans les toiles de Bruegel, entre autres La danse des paysans et celle de noces : un juke-box digital permet d'écouter aussi bien La bière de Jacques Brel, que György Ligety, voire le grand chanteur anversois Wannes Van de Velde qui entonne, entre autres, Pieter Breughel in Brussel. Des extraits de fi lm évoquent également l'oeuvre du génie flamand, comme Melancolia de Lars Von Trier, L'oeuvre au noir d'André Delvaux ou Solaris de Tarkovski.Parfois spectaculaire lorsque Leo Copers et son mètre cube de lingots d'or, marqué d'un 666 diabolique (s'intitulant L'art corrompt l'argent ), illustre l'avarice des Sept péchés capitaux, d'autres se révèlent plus sobres et anciens dont les superbes dessins d'un certain Jules De Bruyckere dont La kermesse noire et La danse macabre évoquent parfaitement Le triomphe de la mort.Les expressionnistes flamands (Permeke, van de Woestijne, Frits Van den Berghe...) sont à la fête, même lorsqu'ils ne le sont pas - flamands - comme Anto Carte ou Brusselmans, tout comme les gueules photographiées par August Sander, voire les tableaux et gravures d'Ensor.D'Emmanuelle Quertain à Panamarenko pour La chute d'Icare en passant par les dessins d'Otto Dix ou George Grosz, les photos de Dirk Braeckman pour les figures vues chez Bruegel, cette fête des fous ressemble, par les diversités des formes artistiques et la multiplicité des artistes, plutôt à une prolixe et harmonieuse tour de Babel : une vraie " babel-art " bruxelloise...