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"L e rythme de démarrage de la campagne de vaccination est très lent. Or, la vaccination est vraiment une course contre la montre pour éviter des décès et des maladies graves liées au Covid, pour réduire l'impact majeur de la crise sur le plan socio-économique et les effets sur la santé mentale de la population. Il faut absolument accélérer cette campagne de vaccination. Durant la semaine de test, il y a eu 700 vaccinations alors qu'on disposait déjà de 10.000 doses. La semaine dernière, la Belgique a reçu 83.000 doses. Seulement, 22.000 personnes ont été vaccinées", regrette la députée cdH. Sans compter que si les vaccinateurs avaient pu directement utiliser les six doses - au lieu de cinq - présentes dans une fiole, on aurait disposé d'un nombre encore plus élevé de doses. "Ce qui est aberrant, c'est que la semaine dernière, près de 90.000 doses ont été stockées dans les congélateurs alors qu'on aurait déjà pu les utiliser. Cela n'a pas de sens de conserver les deuxièmes doses pour la deuxième injection (21 jours plus tard) parce que l'usine de Pfizer étant située à Puurs, en Belgique, il y a peu de risque que les prochaines livraisons n'arrivent pas. En outre, le délai de 21 jours entre les deux injections a été revu à la hausse. Il se situe entre 21 et 42 jours."Le Dr Fonck, qui a fait l'expérience de la vaccination Covid en MRS la semaine dernière, concède qu'il aurait peut-être été difficile de vacciner plus rapidement dans les institutions pour des raisons logistiques (lire en page 4). "Or, et je l'ai demandé à plusieurs reprises au ministre Vandenbroucke la semaine passée, on aurait pu dès lors lancer la campagne auprès des soignants à risque et des personnes très âgées à risque qui vivent en dehors des MR(S)."La députée constate que, sous la pression, Frank Vandenbroucke a demandé d'accélérer le mouvement. "Un plan a enfin été présenté vendredi passé. Il reste encore beaucoup d'éléments à préciser au niveau pratique."La cheffe de groupe estime que les médecins généralistes doivent absolument être associés à la Task force vaccination parce qu'ils seront les principaux vaccinateurs. "Les médecins généralistes ont une vision très pratique de la réalité plurielle des patients. Il n'est pas trop tard pour intégrer les généralistes dans la Task force vaccination. J'espère que le ministre Vandenbroucke va prendre cette proposition en compte même si elle vient de l'opposition."En tant que néphrologue, Catherine Fonck est particulièrement sensible à la situation préoccupante des patients dialysés et transplantés (lire en page 30). "Parmi les patients très à risque, certains le sont encore plus que d'autres", soutient le Dr Fonck. " Un service de dialyse est une véritable communauté où les patients se croisent régulièrement dans un espace restreint. On ne peut pas arrêter la dialyse ou la réaliser de façon confinée. Je ne veux pas pour autant opposer les patients les uns aux autres. Les patients cancéreux, immunodéprimés... sont également plus à risque pour le Covid. J'espère que le Conseil supérieur de la santé va établir rapidement une liste des patients prioritaires parmi les prioritaires. On ne peut pas se permettre d'attendre encore."