Une "mise au rouge", pour un Smur, équivaut à un véhicule immobilisé et interdit de sortie, par manque de personnel soignant (infirmier ou urgentiste). Vu la particularité du paysage luxembourgeois, cela veut également dire discontinuité évidente des soins, tant à Marche qu'à Bastogne, et manquement aux normes fédérales en matière d'aide médicale urgente. Le préposé du système d'appel unifié est dans ce cas empêché dans son pouvoir de réquisition du Smur le plus proche et doit faire appel à un autre moyen d'aide médicale urgente équivalent, ce qui augmente souvent l'intervalle médical libre, c'est-à-dire le laps de temps qui s'écoule entre la survenue d'un problème et la prise en charge du patient par une équipe médicale, particulièrement dans les zones rurales.

Chaque citoyen doit en principe pouvoir avoir recours à l'aide médicale urgente dans les 15 minutes de l'appel initial. À Marche, en cas de "mise au rouge" du Smur, il faut faire appel au Smur de Dinant, localisé à 27 minutes de là, bien qu'un dispositif héliporté existe à 13 minutes de vol, au Centre médical héliporté de Bra-sur-Lienne.

D'où vient le problème?

13 fois entre juin et août, le Smur aura dû être "mis au rouge" à Marche. À Bastogne, le chiffre monte à 20. Si à Bastogne, on fait face aux infirmières qui délaissent la province pour le Grand-Duché, à Marche, c'est l'absence de médecins urgentistes qui pose problème.

La question a été soulevée au Parlement wallon la semaine dernière. "Le Smur de Bastogne a connu, cet été, des "mises au rouge" répétées, en raison de l'absence du personnel infirmier", confirme Christie Morreale, ministre régionale de la Santé.

Concernant Marche, "l'inspection de l'hygiène fédérale a bien informé l'Aviq ces derniers mois de l'indisponibilité répétée de la fonction Smur de l'hôpital en raison notamment de l'absence d'un médecin urgentiste et plus rarement de l'absence d'un infirmier spécialisé en soins intensifs et soins d'urgence. Ces "mises au rouge", qui étaient dans un premier temps ponctuelles, se sont répétées ces dernières semaines." Le député Écolo Jean-Philippe Florent ajoute que "les problèmes de staff s'expliquent par la décision du Conseil médical de l'Institut Famenne Ardenne Condroz (Ifac) de supprimer la rétrocession des suppléments d'honoraires en faveur des urgentistes." Une baisse de taux horaire de 10,38% à depuis le 1er janvier 2021 qui explique pourquoi les urgentistes ne se bousculent pas au portail des hôpitaux de Marche et de Bastogne.

Agréments en danger?

Ces "mises au rouge" pourraient-elles mettre en péril les agréments des urgences à Bastogne et Marche? " La solution visant à retirer son agrément ainsi que son intégration dans le fonctionnement de l'aide médicale urgente du Smur de Marche constituerait à mon sens un véritable problème de santé publique qui ne pourrait s'envisager que moyennant l'établissement d'un plan qui garantirait aux habitants de la zone concernée un accès à un système d'aide médicale urgente efficace", répond Christie Morreale.

Pour Bastogne, il faut savoir que les urgences ne répondent plus à toutes les normes d'agrégation, tant sur le plan architectural et fonctionnel que sur le plan des ressources de personnel médical et soignant. "Ces normes n'ont pas été respectées à Bastogne depuis de nombreuses années, la Région wallonne a rendu un avis négatif en 2016", détaille Jean-Philippe Florent. L'hôpital fonctionne depuis via des dérogations prolongées. "La dernière prolongation d'agrément pointait déjà les difficultés auxquelles est confrontée la province de Luxembourg, sa situation géographique rendant le recrutement de médecins urgentistes compliqué. Elle indiquait également que l'hôpital devait poursuivre l'amélioration de la conformité aux normes en vue de maintenir les effectifs médicaux et infirmiers nécessaires à la sécurité du patient et à la qualité des soins", explique Christie Morreale . "Le gestionnaire est en constante recherche d'une solution pour faire face aux difficultés de recrutement des médecins urgentistes, mais aussi à la fuite des infirmiers vers le Luxembourg. À ce jour, aucune piste évoquée n'a été jugée recevable par l'Aviq."

Ces difficultés touchent en réalité tous les sites de Vivalia. La direction de l'audit et de l'inspection de l'Aviq, en collaboration avec l'Inspection de l'hygiène fédérale, a réalisé des inspections au sein de l'ensemble des services d'urgence et des Smur agréés de Vivalia. Ces inspections se sont terminées à la fin du mois de juin et une liste des manquements a été transmise aux gestionnaires des hôpitaux de l'intercommunale, à qui il a été demandé de communiquer des solutions rapides et opérationnelles visant à éviter de nouvelles "mises en rouge" des fonctions Smur dans la province.

Vivalia a communiqué une réponse qui est toujours en cours d'analyse par l'Aviq. "En fonction de cette analyse au sein des services de l'Aviq, il est fort probable qu'il s'agira de poser la question, avec mon collègue fédéral Vandenbrouck, en y associant Vivalia, d'une éventuelle réorganisation de l'aide médicale urgente en province de Luxembourg. Aucune piste ne doit être écartée", conclut la ministre wallonne.

Une "mise au rouge", pour un Smur, équivaut à un véhicule immobilisé et interdit de sortie, par manque de personnel soignant (infirmier ou urgentiste). Vu la particularité du paysage luxembourgeois, cela veut également dire discontinuité évidente des soins, tant à Marche qu'à Bastogne, et manquement aux normes fédérales en matière d'aide médicale urgente. Le préposé du système d'appel unifié est dans ce cas empêché dans son pouvoir de réquisition du Smur le plus proche et doit faire appel à un autre moyen d'aide médicale urgente équivalent, ce qui augmente souvent l'intervalle médical libre, c'est-à-dire le laps de temps qui s'écoule entre la survenue d'un problème et la prise en charge du patient par une équipe médicale, particulièrement dans les zones rurales. Chaque citoyen doit en principe pouvoir avoir recours à l'aide médicale urgente dans les 15 minutes de l'appel initial. À Marche, en cas de "mise au rouge" du Smur, il faut faire appel au Smur de Dinant, localisé à 27 minutes de là, bien qu'un dispositif héliporté existe à 13 minutes de vol, au Centre médical héliporté de Bra-sur-Lienne. 13 fois entre juin et août, le Smur aura dû être "mis au rouge" à Marche. À Bastogne, le chiffre monte à 20. Si à Bastogne, on fait face aux infirmières qui délaissent la province pour le Grand-Duché, à Marche, c'est l'absence de médecins urgentistes qui pose problème. La question a été soulevée au Parlement wallon la semaine dernière. "Le Smur de Bastogne a connu, cet été, des "mises au rouge" répétées, en raison de l'absence du personnel infirmier", confirme Christie Morreale, ministre régionale de la Santé. Concernant Marche, "l'inspection de l'hygiène fédérale a bien informé l'Aviq ces derniers mois de l'indisponibilité répétée de la fonction Smur de l'hôpital en raison notamment de l'absence d'un médecin urgentiste et plus rarement de l'absence d'un infirmier spécialisé en soins intensifs et soins d'urgence. Ces "mises au rouge", qui étaient dans un premier temps ponctuelles, se sont répétées ces dernières semaines." Le député Écolo Jean-Philippe Florent ajoute que "les problèmes de staff s'expliquent par la décision du Conseil médical de l'Institut Famenne Ardenne Condroz (Ifac) de supprimer la rétrocession des suppléments d'honoraires en faveur des urgentistes." Une baisse de taux horaire de 10,38% à depuis le 1er janvier 2021 qui explique pourquoi les urgentistes ne se bousculent pas au portail des hôpitaux de Marche et de Bastogne. Ces "mises au rouge" pourraient-elles mettre en péril les agréments des urgences à Bastogne et Marche? " La solution visant à retirer son agrément ainsi que son intégration dans le fonctionnement de l'aide médicale urgente du Smur de Marche constituerait à mon sens un véritable problème de santé publique qui ne pourrait s'envisager que moyennant l'établissement d'un plan qui garantirait aux habitants de la zone concernée un accès à un système d'aide médicale urgente efficace", répond Christie Morreale. Pour Bastogne, il faut savoir que les urgences ne répondent plus à toutes les normes d'agrégation, tant sur le plan architectural et fonctionnel que sur le plan des ressources de personnel médical et soignant. "Ces normes n'ont pas été respectées à Bastogne depuis de nombreuses années, la Région wallonne a rendu un avis négatif en 2016", détaille Jean-Philippe Florent. L'hôpital fonctionne depuis via des dérogations prolongées. "La dernière prolongation d'agrément pointait déjà les difficultés auxquelles est confrontée la province de Luxembourg, sa situation géographique rendant le recrutement de médecins urgentistes compliqué. Elle indiquait également que l'hôpital devait poursuivre l'amélioration de la conformité aux normes en vue de maintenir les effectifs médicaux et infirmiers nécessaires à la sécurité du patient et à la qualité des soins", explique Christie Morreale . "Le gestionnaire est en constante recherche d'une solution pour faire face aux difficultés de recrutement des médecins urgentistes, mais aussi à la fuite des infirmiers vers le Luxembourg. À ce jour, aucune piste évoquée n'a été jugée recevable par l'Aviq."Ces difficultés touchent en réalité tous les sites de Vivalia. La direction de l'audit et de l'inspection de l'Aviq, en collaboration avec l'Inspection de l'hygiène fédérale, a réalisé des inspections au sein de l'ensemble des services d'urgence et des Smur agréés de Vivalia. Ces inspections se sont terminées à la fin du mois de juin et une liste des manquements a été transmise aux gestionnaires des hôpitaux de l'intercommunale, à qui il a été demandé de communiquer des solutions rapides et opérationnelles visant à éviter de nouvelles "mises en rouge" des fonctions Smur dans la province. Vivalia a communiqué une réponse qui est toujours en cours d'analyse par l'Aviq. "En fonction de cette analyse au sein des services de l'Aviq, il est fort probable qu'il s'agira de poser la question, avec mon collègue fédéral Vandenbrouck, en y associant Vivalia, d'une éventuelle réorganisation de l'aide médicale urgente en province de Luxembourg. Aucune piste ne doit être écartée", conclut la ministre wallonne.