Yves Van Laethem, infectiologue et président du Groupe de vaccination du CSS, a brossé le tableau des allergies et des effets secondaires que peuvent causer les vaccins. Un sujet qui a suscité beaucoup de questions chez les médecins généralistes.
...
"D ans la plupart des essais thérapeutiques, on exclut les personnes ayant des allergies sévères", prévient Yves Van Laethem. "Avec le début de la campagne de vaccination, en Angleterre et aux États-Unis, on s'est rendu compte qu'apparaissaient des allergies, des réactions anaphylactiques réelles ou des réactions anaphylactoïdes en nombre relativement surprenant." Ces réactions surgissent habituellement une fois tous les 1 à 1,4 million de patients vaccinés. Or ici, le ratio est plutôt d'un cas sur 100 à 200.000 patients vaccinés. "On ne sait pas encore à quoi ces réactions sont liées, mais il s'agit probablement d'une réaction à un composant des particules lipidiques, au polyéthilène glycol ou au polysorbate. La Belgique se conformera sans doute à ce qui a été décidé aux Etats-Unis, qui recommande de ne pas vacciner les personnes qui ont des antécédents d'allergies sévères à un des composants connus du vaccin (très clairement indiqués), ou des antécédents d'allergies sévères suite à un autre vaccin."Est-ce qu'il y a des précautions à prendre avant et après la vaccination d'un patient allergique? "Il faut garder le patient un quart d'heure à vue. Il faut poser des questions en l'absence de données présentes dans le dossier médical, typiquement en MR-MRS, afin de savoir si le patient a eu des réactions allergiques sévères suite à une vaccination. Rien ne prévoit de donner des antihistaminiques de manière prophylactique pour le moment." Et Michel Goldman d'ajouter. "Il faut se méfier de l'ibuprofène. L'idée de donner de l'ibuprofène avant le vaccin n'est pas une bonne idée."Les généralistes se demandent également ce qu'il en est des effets secondaires neurologiques ou auto-immuns. "Pour les maladies auto-immunes non-neurologiques, il n'y aucun signe d'effets secondaires actuellement dans les études. Mais c'est une nouvelle vaccination. Il faut rester attentif. D'où l'importance de la surveillance des effets secondaires", note Yves Van Laethem ."Concernant les manifestations neurologiques, il n'y a pas de différences et d'apparition de syndromes Guillain-Barré reconnus pour les vaccins dans les données actuellement publiées. On sait qu'il y a apparition de paralysies de Bell. Sept cas ont été recensés dans le bras vaccinal pour les deux vaccins à ARN messager. Ce qui n'a pas alerté la FDA américaine, mais bien l'Agence européenne des médicaments (EMA). C'est un point à surveiller, mais la survenue de ce type de pathologies par rapport à l'intérêt potentiel du vaccin n'empêche pas son autorisation conditionnelle de mise sur le marché."Pour répertorier les effets secondaires du vaccin, un canal est privilégié pour tout le pays: Vaccinnet. Il suffit d'y retrouver le patient grâce à son numéro NIS pour suivre le processus de vaccination. Un onglet est prévu pour introduire les éventuels effets secondaires.