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Le Comité de l'assurance se réunissait ce 3 octobre pour élaborer une proposition de budget pour les soins de santé en 2023. Il a d'abord posé le cadre, bien morose, des débats. Le 22 septembre dernier, le Comité de monitoring estimait le déficit fédéral à 23,1 milliards en 2023. Ce qui n'aide pas le secteur des soins de santé "confronté à une crise existentielle", juge le Comité de l'assurance. "L'accessibilité financière des soins est sous pression. Le système conventionnel doit être renouvelé, adapté ou réorienté en priorité pour une restauration durable de l'accessibilité." Et de constater "une diminution de l'offre de soins en réponse à la montée des coûts de fonctionnement insuffisamment adaptés à l'accroissement de la longévité (coûts de rémunération, coûts énergétiques, coût des matières premières et des matériaux, etc.)", ainsi qu'une "réaction lente des mécanismes d'indexation en période de forte inflation et augmentation de la sortie des soins".Plutôt que la stricte accessibilité financière, le Comité de l'assurance table sur davantage d'attention à l'accessibilité physique aux soins et au bien-être des prestataires de soins. Concrètement, on retiendra que le Comité de l'assurance ne propose plus d'indexation sur les honoraires, " mais un budget de 100 millions d'euros dans la marge budgétaire pour prendre des mesures structurelles qui soutiennent le prestataire de soins conventionné dans ses coûts de fonctionnement". Un soutien est également proposé aux hôpitaux dans leurs frais de fonctionnement quotidiens pour parer aux cyberattaques. "Ici, nous établissons exceptionnellement le lien entre les TIC et la continuité des soins, car les cyberattaques réussies perturbent gravement la prestation des soins."L'accessibilité financière n'est cependant pas oubliée pour le patient. Les sauts d'index sur le maximum à facturer (MÀF) ont été conservés. Un budget pour le transport interhospitalier a été ajouté. Le SPF Santé publique a estimé le coût afin que ce transport ne soit plus à la charge du patient. Le Comité de l'assurance prévoit 6,5 millions d'euros dans la marge budgétaire. Le coût total des initiatives proposées est de 195 millions d'euros. Une manne composée entre autres de réaffectations des budgets via les "soins appropriés". "Nous pensons qu'avec tous les secteurs, 20 millions d'euros peuvent être réaffectés par des soins appropriés ciblés à partir du 1er octobre 2023 pour réaliser ces initiatives. En vitesse de croisière, ces actions structurelles des soins appropriés apporteront 80 millions d'euros sur une base annuelle", estime le Comité de l'assurance. La proposition du Comité de l'assurance est maintenant transmis au Conseil général de l'Inami, qui regroupe les partenaires sociaux et le gouvernement en plus des mutualités. Le Conseil général rendra son verdict définitif la semaine prochaine. "Nous sommes heureux d'être globalement sur la même longueur d'onde avec les mutualités, les dispensateurs de soins et les établissements de soins ", conclut le Comité de l'assurance.