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À hauteur d'enfant ou d'oiseau, du pavé au sommet du palais de justice, plongée dans le Pentagone au travers de son histoire, de son passé, de ses erreurs, ses réussites, ses échecs et ses tentatives.Filmé caméra à l'épaule ou parfois via drone, de la nuit au jour, du lever au coucher, mais l'été, ce documentaire évoque la bruxellisation, l'européanisation d'une ville pragmatique, hésitant entre le cordeau parisien et le sprawling city anglo-saxon, entre gentrification sur le site de Tour et Taxis et réintégration des plus fragilisés à Molenbeek.Il explique comment la bourgeoisie a, via le voûtement de la Senne, combattu la pollution et la populace qui squattait le centre : et comment aujourd'hui l'on tente parfois, de façon tout aussi péremptoire que dans l'installation du quartier européen, de refaire du centre un lieu où l'on peut à nouveau déambuler, comme il y a deux siècles.Van Parijs et BruxellesÉvoquant également la difficulté pour les femmes de flâner dans Bruxelles plutôt que de la traverser, ce film raconte l'épopée urbaine de cette ville faussement féminine, donc travestie, au travers du regard des historiens, Roel Jacobs notamment qui résume l'histoire de la cité au travers de la seule place Sainte-Catherine, d'un philosophe activiste (Philippe Van Parijs sic !) - sorte de Don Quichotte qui bataille contre les autoroutes urbaines et pour les piétonniers -, d'urbanistes, de photographes et de ses habitants.Lesquels récemment se montrent combatifs, à l'instar de ceux du quartier Saint-Jacques, afin de préserver le "caractère organique" comme le dit le bourgmestre Philippe Close, de cette ville agaçante, mais attachante, sauvée de la prétention par l'autodérision.Un docu témoignage tout juste sorti avant des élections, notamment régionales, et qui permet de comprendre que les divers et vastes chantiers entrepris possèdent une cohérence... peu évidente au premier abord.Bémol tout de même : la plupart des politiques interrogés sont socialistes. Sans doute par affinité... élective ?