...

Sortie de terre il y a trois ans, la Cité du Vin est un musée consacré au monde de Bacchus. Interactive, elle se visite avec un audioguide. Les sens sont mis à l'épreuve et le lieu séduira un public très vaste. Au centre de l'édifice, des ateliers de dégustation proposent de concrétiser l'expérience.Relié au centre ville par un tramway, le bâtiment en forme de carafe est victime de son succès. Il est conseillé de s'y rendre tôt pour éviter la foule. Cette mise en bouche est par contre l'excuse idéale pour la visite d'un château.Le ciel était plombé ce 28 juillet, alors, pour conjurer le sort, nous sommes partis en direction des Moulis-en-Médoc dans une propriété aux notes roses : le château Chasse-Spleen.C'est derrière de larges grilles que se tire un chemin vers une chartreuse du 18e. D'un côté, un joli potager et de l'autre, des pieds de Cabernet Sauvignon au bas desquels des graves attestent de la qualité du terroir.L'origine de l'AOC est incertaine. On l'attribue à Charles Baudelaire ou à Lord Byron. Le spleen était en effet la marque de fabrique de Baudelaire et c'est Odilon Redon, ami d'une ancienne propriétaire des lieux, qui illustrat une des éditions des Fleurs du Mal. Pour d'autres, elle est attribuée à Lord Byron, qui fuyant Londres et une peine de coeur, y aurait trouvé la paix et aurait déclaré : " Ce vin n'a pas son pareil pour chasser les idées noires ".Encépagé pour 107 hectares en rouge et pour quatre hectares en blanc, le vignoble possède le label HVE (haute valeur environnementale) depuis 2014.C'est dans la cave semi enterrée du château que l'amateur se fera plaisir. 1.500 barriques, issues de sept tonneliers différents, font mûrir le vin de demain sous des jets de brume.Dans les chais ou à différents endroits de la propriété, une place importante a été consacrée à l'art contemporain. Différentes dégustations comprises entre 10 et 60 euros sont proposées sur place.L'estuaire de la Garonne accueille sur ses deux rives la ville de Bordeaux qui pourrait faire penser à Nantes, sa voisine. Ces dernières années, les façades ont été sablées et les quais de la Garonne ont été rénovés. Il faut dire que le vin bordelais connaît une crise et que la ville traîne derrière elle une réputation chère et pas sexy. Un lifting était nécessaire. La faute " aux grands crus qui ont joué perso et fait grimper les prix... " faisait récemment savoir Jacques Dupont dans les colonnes du Point. D'autres accusent la Chine qui achèterait moins. Une caricature circule selon laquelle ces même Chinois auraient acquis la totalité du vignoble. Allégation mensongère vu que sur les 7.000 propriétés, seules 140 le seraient. Pour certains enfin, la faute reviendrait tout simplement à l'image qu'a le consommateur d'une région où l'usage du glyphosate est solidement installé. Les autorités prennent la chose très au sérieux, la Préfète est récemment montée au créneau appelant les professionnels à " aller plus loin " en matière d'environnement. Une conscientisation qui existe cependant mais pas chez l'ensemble des acteurs.Avec une consommation annuelle de 25 millions de bouteilles, la Belgique reste le premier pays d'exportation.Au départ de la place des quinconces, une visite est organisée par l'Office du Tourisme. On y découvre une très jolie colonne en mémoire aux Girondins ainsi que l'histoire ancestrale de la cité viticole. La première surprise, c'est devant l'église baroque de Notre-Dame que nous l'avons eue. Avec son puits de lumière au dessus de l'autel et son relatif dénuement intérieur, elle surprendra par la dichotomie des styles.Face à l'hôtel Intercontinental se trouve le Grand Théâtre. OEuvre de l'architecte Victor Louis, il accueille Ariodante jusqu'au 30 novembre sous la baguette de Marc Minkowski. C'est d'ailleurs à deux pas que se trouve l'hôtel Majestic qui n'est pas sans rappeler le nouvel établissement August d'Anvers. Au mur, des partitions signées de grands chefs d'orchestre qui y logèrent le temps d'un concert. L'hébergement est idéal.Un peu excentré, l'Ibis Centre Bastide proposera des chambres honnêtes pour des clients moins regardants.Pour vous restaurer, dans le même quartier et juste en face de l'opéra, " Côté théâtre " recevra une clientèle raffinée. C'est également le cas de " la Brasserie Bordelaise ". Nous sommes ici dans la rue Saint-Rémi, jeune et animée. Le restaurant ne sert que des spécialités locales et est réellement à conseiller.Différentes compagnies aériennes relient Bruxelles à Bordeaux via Zaventem en 1h35. Si certains préféreront rejoindre la ville en voiture pour y remplir leurs coffres, ils devront compter au moins neuf heures et une traversée de Paris parfois pénible. L'idéal étant sans doute de prendre le Thalys Bruxelles-Bordeaux. Malheureusement, l'offre estivale rejoignant les deux villes en quatre heures, n'est plus valable au delà du 31 août. Etonnant quand on connaît les volumes d'achat réalisés par nos concitoyens les mois précédant les fêtes.