...

R andonnée à Mont-Louis Fontpédrouse Le village de Fontpédrouse est l'un des nombreux arrêts qui balise le parcours du train sur 60 km (dans chaque village en fait). Ce Train Jaune que les habitants appellent affectueusement "le petit canari", ce véritable emblème de la Catalogne française menacé de privatisation, est défendu par les Catalans, car il fut un véritable instrument du désenclavement de ce pays de montagne. Ce train électrique tiré par une motrice est alimenté en électricité par des barrages et retenues sur le Têt, le fleuve qui a creusé la vallée que ce train remonte. Ces explications sont fournies par Fred Maugery, Jurassien installé ici depuis une dizaine d'années. Cet accompagnateur et guide fait découvrir la flore (orchidée, serpolet, etc...) et la faune luxuriante (sangliers, biches, chevreuils, vautours, aigle royal, ...) qui enrichit ce parcours alternant avec les versants arides et méditerranéens exposés au sud. Ceux situés au nord abritent des forêts de feuillus (charmes, hêtres et peupliers trembleurs) et conifères (l'endémique pin à crochets, le pin sylvestre voire le mélèze). Une partie du parcours qui démarre à 1.500 m se termine après la vue spectaculaire sur le fameux pont Gisclard ouvert en 1910. Une oeuvre d'architecture ferroviaire impressionnante, à Fontpédrouse (200 mètres plus bas). Une promenade de 3h30 (que l'on effectue seul avec l'application GPS Kamino Guide que Fred développe) peut se terminer par une baignade dans les bains d'eaux chaudes de Saint Thomas. Ces résurgences volcaniques (une odeur de souffre se dégage des douches à 40°) sont légions dans le département (il y a deux autres centres à Llo et Dorres), et mélangées avec le Têt décidément indispensable: bien que l'eau sorte à 58° des entrailles de la Terre, les trois bassins proposés le sont à une température de 38°, agrémentés de jacuzzis et d'un amphithéâtre en pierre où l'on peut se reposer, entouré par les montagnes verdoyantes. Ces bains sont très prisés par les skieurs l'hiver, qui descendent des stations toute proches pour venir en profiter le soir afin de soulager leurs corps de l'effort physique. Autre balade à découvrir à partir du village de Nyer à une petite demi-heure de Villefranche, celle qui mène de ce village doté d'un joli château renaissant ayant appartenu aux Banyuls et transformé en home, jusqu'au hameau abandonné d'En, qu'un projet avorté de canal avec sa soeur aînée en contrebas à vider définitivement de sa population au 17e siècle. Une balade d'une heure trente qui mène aux ruines du village, dont deux maisons sont en voie de réhabilitation et à la très belle chapelle romane de Saint Just et saint Pasteur et son clocher à peigne accroché à un alpage et tourné vers la vallée du Têt et l'Espagne (ou plutôt la Catalogne). Une balade qui traverse la garrigue escarpée et schisteuse pour monter sur le plateau arrondi du mont à 1.000 mètres où souffle parfois la tramontane, vent typique du département. 300 mètres plus haut où coule le Mantet, un affluent du Têt, se situe la Maison de la Réserve où se tiennent des expos (notamment sur les chauves-souris l'an dernier). Car c'est une réserve naturelle, l'une des 11 que comptent les Pyrénées orientales, département le plus pauvre de France, mais certainement pas en termes de richesses naturelles.