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Il existe des preuves substantielles que la structure faciale et la récurrence du diagnostic de TSA sont hautement héréditaires au sein d'une famille nucléaire. Dans une étude précédente, une équipe australienne avait montré que les enfants atteints de TSA présentaient une plus grande asymétrie faciale que les enfants non atteints. Afin d'apporter une meilleure compréhension des causes génétiques de l'autisme, la même équipe a utilisé des scanners tridimensionnels combinés à des techniques sophistiquées d'apprentissage automatique en vue d'analyser quelques 5.000 points sur les visages de 192 parents (134 mères) d'enfants atteints de TSA et de comparer les résultats obtenus à ceux de 163 autres adultes (113 femmes) sans antécédents familiaux connus de TSA. Le recours à ces technologies de pointe a permis aux scientifiques de distinguer des milliers de différences subtiles dans les visages et ainsi de déterminer un score global d'asymétrie faciale pour chaque sujet de l'étude. " Lorsque nous avons comparé les scores des uns et des autres, nous avons vu que les visages des parents d'enfants autistes sont plus susceptibles d'avoir une plus grande asymétrie par rapport aux autres adultes du même âge dans le groupe de comparaison", commente le Dr Syed Zulqarnian Gilani, chercheur à l'École des sciences de l'Université Edith Cowan et un des auteurs de la nouvelle étude. "Ces résultats suggèrent qu'il pourrait y avoir un lien entre les gènes qui affectent la probabilité qu'un individu ait une plus grande asymétrie faciale et l'autisme. Autrement dit, l'asymétrie faciale exprimée dans la morphologie du visage des enfants autistes peut être liée à des facteurs d'héritabilité.""L'autisme n'est pas traditionnellement connu pour être une maladie avec des caractéristiques faciales distinctives, mais nos recherches ont remis en question cette notion", souligne à son tour Diana Tan, l'une des autrices. "Notre étude prouve que les facteurs génétiques qui conduisent au développement de ce trouble du neurodéveloppement s'expriment aussi dans les caractéristiques physiques, ce qui nous permet de comprendre l'interaction entre les gènes et le développement physique et cérébral chez l'humain.""Nous avions précédemment examiné un autre marqueur facial - la masculinité - qui était associé à l'autisme. La prochaine étape de ce projet serait d'évaluer l'utilité de combiner l'asymétrie faciale et la masculinité pour déterminer la probabilité d'un diagnostic d'autisme. Car tout l'enjeu reste le diagnostic: plus il est établi précocement, plus la prise en charge pourra démarrer tôt, mieux ce sera pour l'enfant."