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Conçu comme un alphabet de l'art, de A à Z, l'institution muséale propose, au sein de salles de dimensions moyennes situées dans la partie ancienne du bâtiment, un parcours consistant en un enchevêtrement d'oeuvres thématiques et éloquentes confrontant les époques et les styles. Le A par exemple, qui a bien sûr pour thème l'art, confronte des peintures de Gauguin ou Le Sidaner avec notamment des lithographies de Joseph Beuys. Le D du désir voit un Ribera faire face à une oeuvre majeure et décharnée de Francis Bacon sous le regard d'un Devos renaissant et charnu cette fois : L'enlèvement d'Europe. Au fil des lettres et des thématiques, l'on découvre la richesse des collections du musée qui compte aussi bien des Goya (dont trois portraits magnifiques) que des Sorolla, gloire nationale (pour le F de friendship), Le Greco et Velázquez se rejoignant notamment dans le thème de la grotte. Le " fer " (I de Iron")... fer de lance économique de Bilbao à l'époque, est l'occasion de découvrir les sculptures épurées et abstraites du Basque Oteiza, confrontées à celle de son " fer " d'arme, Chilida. Mêlant à la fois art local, notamment dans la thématique du sport, affiches Art déco des années 30, tableau de pelote basque d'Arteta, et art international - les estampes japonaises dont celle d'Hiroshige-, cette approche originale met en avant la fertilité des collections qui compte aussi bien des Zurbaran (un Saint-Suaire formidable) que des Delaunay, un Ensor qu'un Coecke van Aelst, un Tapies qu'un Murillo, l'accrochage fluide amorçant un dialogue entre oeuvres de courants et d'époques pourtant souvent diamétralement distants. Bref, Bilbao est une ville qui a l'art collé... aux "Basques".