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Contre toute attente, la cour d'appel de Paris a ordonné à "l'État français (...) de prendre toutes mesures aux fins de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées le 3 mai 2019 tendant au maintien de l'alimentation et l'hydratation" de Vincent Lambert.Le Comité international des droits des personnes handicapées de l'ONU (CDPH) avait demandé à la France de surseoir à l'arrêt des traitements dans l'attente d'un examen du dossier sur le fond, mais la France considérait cette préconisation "dépourvue de caractère contraignant", mettant en avant le "droit du patient à ne pas subir d'obstination déraisonnable".La cour d'appel a jugé qu' "indépendamment du caractère obligatoire ou contraignant de la mesure de suspension demandée par le Comité, l'État français s'est engagé à respecter ce pacte international".Le sort de Vincent Lambert, 42 ans, en état végétatif depuis un accident de la route en 2008, déchire la famille comme il divise la société française depuis plus de dix ans : ses proches sont séparés en deux camps, avec notamment d'un côté ses parents, et de l'autre son épouse Rachel et son neveu François, qui entendent mettre fin à un "acharnement thérapeutique"."On était en train d'éliminer Vincent ! C'est une très grande victoire ! Ils vont le réalimenter et lui redonner à boire. Pour une fois, je suis fi ère de la justice", a réagi la mère du patient, Viviane Lambert, opposée à l'arrêt des soins."C'est vraiment du sadisme pur de la part du système médico-judiciaire", a réagi à l'inverse François Lambert, le neveu du patient.Le pape François lui-même est intervenu lundi, appelant dans un tweet à "protéger la vie du début à la fin naturelle" et à prier pour "ceux qui vivent dans un état de grave handicap".De son côté, le président français Emmanuel Macron, pressé par les opposants à l'interruption des soins, a refusé sur Facebook de "s'immiscer" dans une décision qui relève de l'appréciation des médecins et qui est en conformité avec nos lois".Les traitements de Vincent Lambert ont donc repris, et sa "sédation continue" a été arrêtée.