Les causes du malaise sont diverses. D'abord, certains médecins n'ont pas pu siéger au banc des dispensateurs de soins lors de cette réunion du Comité de l'assurance. "De notre côté, les deux représentants du Cartel n'y sont pas allés", témoigne Jean-Noël Godin, directeur du GBO. "Le problème est qu'en dernière minute, l'Inami a informé que la réunion allait se tenir en présentiel. Or, depuis le début de la pandémie, toutes les réunions se tiennent en distanciel. Et cette rencontre n'avait pas lieu à l'Inami, plus ou moins facile d'accès, mais en plein centre de Bruxelles où l'accessibilité est difficile depuis le plan Good Move."

L'Absym estime que la distribution des 100 millions d'euros aux seuls médecins conventionnés est "inacceptable".

"Cela illustre le manque de respect envers les médecins", estime le Dr Johan Blanckaert, président de l'Absym. Rejoint par Jean-Noël Godin. "On a l'impression que l'on s'est un peu moqué de nous. Parce que tout cela s'est décidé en dernière minute, avec un tas de documents qui sont arrivés le week-end."

Une bonne entente "utopique"

Résultat: seulement 16 dispensateurs de soins sur 22 étaient présents. Trois représentants ont voté contre la proposition de budget. Ajoutez à cela une série d'abstentions dans les rangs des kinés, des logopèdes, des deux fédérations hospitalières wallonnes (Gibbis et Zorgnet-Icuro marquant leur accord, ndlr) et vous obtenez, malgré l'"accord" sur la proposition, une belle cacophonie au sein du banc des prestataires. "L'affirmation des mutuelles selon laquelle nous sommes tous sur la même longueur d'onde est tout à fait utopiste", confirme le directeur du GBO. "Certains prestataires de soins sont tout à fait contre cette proposition."

"Il s'agit de l'accord de certains sur une proposition de budget", ironise Jean-Noël Godin. "Comme chaque année, ce sont les mutuelles qui sont à la manoeuvre pour la rédaction de cette proposition. Et de source mutualiste de très haut niveau, celle-ci a été faite pour répondre au mieux aux souhaits du ministre des Affaires sociales afin qu'il ait toutes les chances de la défendre face à ses collègues qui voudraient faire de plus amples économies dans les soins de santé."

"Il faut reconnaître que Frank Vandenbroucke essaye de sauver les meubles au maximum", tempère l'ancien conseiller santé auprès de Charles Michel. "Il est évident que sans son poste de vice-premier ministre, on lui aurait fait avaler beaucoup plus de couleuvres. Il faut se souvenir que dans un contexte beaucoup plus favorable, Maggie De Block s'était vu imposer 900 millions d'économies, et on avait confisqué les deux tiers de l'indexation des médecins, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui."

Peu de marge de manoeuvre

Reste que divers problèmes subsistent pour les médecins. Les honoraires ne seront, par exemple, pas revalorisés "alors que nous le réclamons depuis longtemps pour les visites en MRS, pour les honoraires de disponibilité et la téléconsultation", explique le directeur du GBO. "On a un index qui est certes octroyé, mais qui est loin de couvrir les coûts réels de l'inflation."

Concernant la prime au conventionnement, le Cartel/GBO privilégie le conventionnement, "mais cette manière de vouloir mettre une barrière entre médecins conventionnés et non conventionnés nous paraît injuste et créerait une rupture qui n'est pas souhaitable".

Les jeux sont faits?

Le Conseil général devrait adopter le budget définitif la semaine prochaine. Toutefois, la négociation n'est pas terminée. "Il est encore possible de réajuster certaines choses pour autant que les mutuelles soient d'accord pour laisser un espace de négociation", conclut Jean-Noël Godin.

Les points de dissension

L'Absym se plaint du manque de budget alloué aux médecins. "Sur la masse budgétaire de 175 millions d'euros destinée aux prestataires de soins, presque rien n'est alloué aux médecins, à l'exception de cinq millions pour les médecins en formation tant généralistes que spécialistes et cela, nous l'applaudissons. Compte tenu du fait que nous sommes 39.000 médecins parmi le groupe des prestataires de soins qui en compte 121.000, les médecins devraient avoir droit à un tiers de la masse budgétaire, ce qui représente 61 millions d'euros. Le fait que cet argent ne nous revient pas constitue un frein à l'innovation nécessaire aux patients."

Sur le conventionnement, l'Absym estime que la distribution des 100 millions d'euros aux seuls médecins conventionnés est "inacceptable".

Enfin, concernant les économies liées aux soins appropriés, l'Absym souligne qu'elles "n'étaient pas prévues dans l'accord médico-mutualiste" et que "les médecins vont encore en pâtir".

Le GBO/Cartel, lui, est opposé à la proposition essentiellement pour deux raisons: l'imposition des économies liées aux soins appropriés (20 millions en 2023, 80 millions en 2024) et la mesure structurelle supplémentaire réservée aux seuls prestataires conventionnés, dont la pertinence reste hasardeuse et l'efficacité non avérée.

Les causes du malaise sont diverses. D'abord, certains médecins n'ont pas pu siéger au banc des dispensateurs de soins lors de cette réunion du Comité de l'assurance. "De notre côté, les deux représentants du Cartel n'y sont pas allés", témoigne Jean-Noël Godin, directeur du GBO. "Le problème est qu'en dernière minute, l'Inami a informé que la réunion allait se tenir en présentiel. Or, depuis le début de la pandémie, toutes les réunions se tiennent en distanciel. Et cette rencontre n'avait pas lieu à l'Inami, plus ou moins facile d'accès, mais en plein centre de Bruxelles où l'accessibilité est difficile depuis le plan Good Move.""Cela illustre le manque de respect envers les médecins", estime le Dr Johan Blanckaert, président de l'Absym. Rejoint par Jean-Noël Godin. "On a l'impression que l'on s'est un peu moqué de nous. Parce que tout cela s'est décidé en dernière minute, avec un tas de documents qui sont arrivés le week-end."Résultat: seulement 16 dispensateurs de soins sur 22 étaient présents. Trois représentants ont voté contre la proposition de budget. Ajoutez à cela une série d'abstentions dans les rangs des kinés, des logopèdes, des deux fédérations hospitalières wallonnes (Gibbis et Zorgnet-Icuro marquant leur accord, ndlr) et vous obtenez, malgré l'"accord" sur la proposition, une belle cacophonie au sein du banc des prestataires. "L'affirmation des mutuelles selon laquelle nous sommes tous sur la même longueur d'onde est tout à fait utopiste", confirme le directeur du GBO. "Certains prestataires de soins sont tout à fait contre cette proposition.""Il s'agit de l'accord de certains sur une proposition de budget", ironise Jean-Noël Godin. "Comme chaque année, ce sont les mutuelles qui sont à la manoeuvre pour la rédaction de cette proposition. Et de source mutualiste de très haut niveau, celle-ci a été faite pour répondre au mieux aux souhaits du ministre des Affaires sociales afin qu'il ait toutes les chances de la défendre face à ses collègues qui voudraient faire de plus amples économies dans les soins de santé.""Il faut reconnaître que Frank Vandenbroucke essaye de sauver les meubles au maximum", tempère l'ancien conseiller santé auprès de Charles Michel. "Il est évident que sans son poste de vice-premier ministre, on lui aurait fait avaler beaucoup plus de couleuvres. Il faut se souvenir que dans un contexte beaucoup plus favorable, Maggie De Block s'était vu imposer 900 millions d'économies, et on avait confisqué les deux tiers de l'indexation des médecins, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui."Reste que divers problèmes subsistent pour les médecins. Les honoraires ne seront, par exemple, pas revalorisés "alors que nous le réclamons depuis longtemps pour les visites en MRS, pour les honoraires de disponibilité et la téléconsultation", explique le directeur du GBO. "On a un index qui est certes octroyé, mais qui est loin de couvrir les coûts réels de l'inflation."Concernant la prime au conventionnement, le Cartel/GBO privilégie le conventionnement, "mais cette manière de vouloir mettre une barrière entre médecins conventionnés et non conventionnés nous paraît injuste et créerait une rupture qui n'est pas souhaitable". Le Conseil général devrait adopter le budget définitif la semaine prochaine. Toutefois, la négociation n'est pas terminée. "Il est encore possible de réajuster certaines choses pour autant que les mutuelles soient d'accord pour laisser un espace de négociation", conclut Jean-Noël Godin.