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Encore faut-il connaître la place laissée à cette concertation par un Gouvernement qui a, au cours des cinq années de législature délibérément marginalisé les interlocuteurs.À l'Inami, Conseil général ridiculisé et Comité de l'Assurance cantonné à un rôle d'exécutant. Budgets étriqués (norme de croissance réduite à 1,5%, indexations amputées, confiscation de plusieurs centaines de millions d'euros déduits de la norme de croissance au travers du mécanisme dit de " blocage structurel " inventé à cet effet). Pas de moyens complémentaires pour les prestations et techniques nouvelles, obligeant à diminuer la valeurs de prestations existantes pour financer les innovations.Dans le même temps, les salaires du personnel hospitalier connaissent une croissance inébranlable de 4 à 5% par an. Les coûts énormes de l'instauration de l'e-Santé sont en partie mis à charge des prestataires. L'instauration au 1er janvier 2019 du modèle d'honoraires forfaitaires pour les pathologies à basse variabilité a pour résultat que les actes chirurgicaux se voient réserver une part du forfait quasi toujours inférieure au montant des honoraires Inami, certains se voyant grevé de plus de 90% de l'honoraire Inami.Traditionnellement relativement à l'abri des mesures budgétaires, la médecine générale n'a pas été épargnée non plus. Ainsi, les cercles de médecine générale voyaient leurs propositions quant aux postes médicaux de garde (PMG) et à la garde médicale, relayées dans un Groupe de travail de la Commission médico- mutualiste. Ce groupe de travail a disparu, sur décision de la ministre De Block, et est remplacé par une cellule interadministrative (cabinet de la ministre - Inami - SPF Santé publique) qui a repris en main toute l'organisation de la continuité des soins (1733 - Loi Qualité - Projet d'arrêté royal), en ce compris les subsides aux PMG. Du Top-Down dans toute sa splendeur, et la Commission médico- mutualiste passe du statut de concepteur/organisateur à celui de simple courroie de transmission.En Wallonie, les réseaux hospitaliers se mettent en place, dans l'habituelle logique de clivage public/privé, et catholique/ laïc. Les conseils médicaux des hôpitaux ne sont consultés que pour la forme, alors que leurs avis sont presque partout en faveur des regroupements par zone de soins (selon le cadre légal créé par Maggie De Block), et donc en opposition avec les décisions de leurs gestionnaires.Cerise sur le gâteau, la réduction des subsides Inami aux syndicats médicaux concourt évidemment au même objectif de marginalisation des organisations relais. Les subsides étaient jusqu'ici répartis entre les trois syndicats médicaux, une certaine partie des subsides étant répartis au prorata des voix exprimées lors de élections syndicales. La ministre a décidé de figer le prix en euros par voix exprimée, ce qui a pour conséquence, si peu de médecins votent, de réduire les subsides.La meilleure façon de couper l'herbe sous le pied à ces manoeuvres tous azimuts de marginalisation de la représentation médicale serait que mes consoeurs-frères s'intéressent plus à la chose politique, au-delà de leur sphère d'activité, qu'ils soutiennent de façon claire leurs représentants syndicaux, par leurs cotisations, par leur vote lors des élections, par leur participation active dans les réunions syndicales et dans les organes où les médecins sont représentés. Voilà, avec un peu d'avance, mes voeux en cette période de fin d'année, en espérant qu'ils ne soient pas irréalistes.