...

La little family des mannequins Laerdal®n'a qu'à bien se tenir: la réalité virtuelle (RV) pourrait bien la renvoyer au placard! La réalité extended - mixte, car elle cumule le meilleur des mondes réel et virtuel - offre en effet de belles opportunités d'enseignement, totalement disruptif. Le Dr Michel Vergnion, médecin anesthésiste-réanimateur chef du service des urgences du CHR Citadelle et formateur en simulation médicale, vient d'en faire la démonstration lors d'Innov'Up, la semaine de l'innovation qui se tenait au coeur de l'hôpital liégeois, la semaine dernière. "Il y a différentes façons d'apprendre", rappelle d'emblée Michel Vergnion, "vivre l'expérience améliore la rétention des informations et l'acquisition des compétences. La réalité virtuelle s'y inscrit, dans un environnement immersif". L'hôpital de la Citadelle adopte déjà le réel augmenté pour la relaxation/sédation, la prise en charge des patients neuro-lésés ou encore le traitement des phobies - celle de l'IRM, notamment. Un jeu de "chasse-taupes" a, par exemple, été mis au point avec l'UCLouvain pour la revalidation cognitive et motrice du membre hémiplégique en post-AVC. En matière de formation des soignants, deux projets sont en cours. Le premier, dont les résultats vont incessamment faire l'objet d'une étude, propose de former des chefs d'équipe en traumatologie (team leader in virtual trauma center). Tout a été virtualisé, de la salle des urgences au personnel soignant, en passant par les patients (dont un savoureux supporter des Zèbres qui a reçu une balle dans le ventre lors d'un match au Standard...). Ce petit monde d'avatars, plus réalistes et moins coûteux que les mannequins (qui demeurent toutefois complémentaires), permet une sacrée économie de moyens, à commencer par "ne plus devoir mobiliser la salle de déchocage, désormais elle-même clonée, ainsi que tout son matériel (fausse transfusion massive, faux flacons, poches, monitoring des paramètres cliniques, etc.)", précise le Dr Vergnion. Outre le supporter de foot, quatre patients souffrant de pathologies diverses ont été modélisés pour participer à différents scénarii de prise en charge, avec phases d'amélioration ou de dégradation: une femme enceinte au placenta décollé, un jeune et un senior avec trauma crânien, et un homme avec une fracture du bassin. Le facilitateur qui encadre la formation peut changer de voix en fonction des intervenants (médecin n°1, infirmier n°2, etc.) pour pousser davantage le réalisme. Le résultat est assez bluffant, n'hésitez pas à aller le découvrir dans la version en ligne de cet article sur notre site.