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"L'une des principales raisons pour lesquelles les jeunes médecins hésitent à s'engager en médecine générale ou la quittent est l'obligation de participer à la garde", affirment les MG de l'Absym David Simon et Jos Vanhoof. "Outre le fait que la garde se déroule durant les heures et les jours où le médecin généraliste préférerait se consacrer à sa vie privée, c'est la faiblesse de la rémunération de la garde qui est à la source des plus grandes frustrations. L'instauration de postes de garde a drastiquement diminué le nombre de consultations et de visites à domicile. Il en résulte qu'être de garde consiste souvent à assurer un service public quasiment bénévole."En portant à 50 euros de l'heure l'honoraire de disponibilité pendant la garde, celle-ci serait financièrement plus attractive. En parallèle, le montant des honoraires des consultations et visites pendant la garde resterait inchangé. "Il s'agit d'une alternative à l'idéal des 200 euros d'honoraires de garde que nous serions heureux d'obtenir tant nous les méritons", précise David Simon, administrateur de l'Absym. "Nous évoluons dans une enveloppe fermée au sein de laquelle il faut trouver des compromis acceptables par toutes les parties: une majoration de l'honoraire de disponibilité horaire à 50 euros permettrait d'offrir une rémunération de permanence de 500 euros de 8 h à 18 h et de 700 euros de 18 h à 24 h. En surplus de ce revenu minimum garanti, les honoraires à l'acte viendraient s'ajouter afin de conserver l'actuelle proportionnalité d'une rémunération à l'effort fourni."Car le déplacement des MG dans les régions rurales fait problème: "Une extension de l'indemnité supplémentaire de déplacement des médecins généralistes dans les régions rurales sur tout le territoire pendant la garde permettrait enfin d'offrir aux régions à faible densité une juste rémunération des énormes déplacements que le médecin de garde doit assumer, qui constituent en eux-mêmes un temps de travail méritant rémunération et ce, indépendamment du fait qu'ils soient transportés ou non dans une voiture à chauffeur (1)." Ce montage combinant des mécanismes de financement existants pourrait-il tenir dans le budget global des honoraires et donc être crédible aux yeux des "services" de l'Inami, qui vont en calculer l'incidence budgétaire? "Je le pense car leurs calculs pourraient imposer une modération de l'index 2023 qui ne nous causerait qu'un effort limité car il avoisinera les 7% en 2023. Ce mix d'honoraires horaires et à l'acte, qui ne léserait aucune des parties, serait indexé par la suite à partir de 2024."Ceci est toutefois conditionné au moment où le nombre de médecins de garde sera régulé par la mise en place des "coopérations fonctionnelles", elles-mêmes en discussion aujourd'hui. "On atteindrait, voire dépasserait la rémunération des médecins "intérimaires" français. De quoi susciter des vocations de gardistes professionnels..."