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Noël en avance? Après une crise pandémique particulièrement meurtrière et éprouvante, le Conseil général de l'Inami a voté lundi à l'unanimité un objectif budgétaire 2022 ambitieux pour les soins de santé. L'objectif budgétaire global 2022 des soins de santé a été fixé à 31.755.422 milliers d'euros, sans compter les compensations de la crise pandémique (1). Outre sa "générosité" après des années de cure d'amaigrissement, ce budget 2022 est le premier pluri-annuel et lié à des "objectifs en soins de santé" mettant l'accessibilité du patient au centre du dispositif. Le budget mobilise l'intégralité de la norme de croissance relevée à 2,5% dès 2022 comme l'avait promis le gouvernement De Croo. A l'intérieur de cette gigantesque enveloppe de plus de 1.400 milliards d'anciens francs belges, figurent 123,65 millions d'euros exactement pour de "nouvelles initiatives". Au menu: des trajets de soins dans une optique préventive comme un pré-trajet pour les patients ayant un risque de diabète, un trajet de soins pour les enfants atteints d'obésité, un trajet de soins périnatal pluridisciplinaire pour les femmes en situation vulnérable et des soins intégrés pour les jeunes confrontés à des troubles alimentaires graves ou à des situations de crise. L'accessibilité financière du système de soins de santé est améliorée via une promesse tenue de Frank Vandenbroucke: l'abaissement du plafond du maximum à facturer à 250 euros pour les plus précaires d'entre nous, la suppression de l'interdiction du régime du tiers payant et un remboursement supplémentaire des frais de transport des patients oncologiques. La santé buccale entraînant la santé globale, la limite d'âge pour les soins dentaires préventifs est supprimée tandis que certaines prestations dentaires sont mieux remboursées. Une "enveloppe européenne" de 29 millions est confiée à l'Inami jusqu'en 2025, avec un soin particulier mis à "l'instauration d'un dossier patient intégré, électronique et interprofessionnel dans un environnement sécurisé" via le Recovery and Resilience Facility (29 millions d'euros pour eHealth, 64 millions pour la cybersécurité et 22 millions pour des projets relatifs à la qualité des soins, en lien avec la digitalisation) (lire l'interview du ministre Vandenbroucke en page 6). Face aux critiques liées au traçage Covid et à la vie privée, ce montant doit assurer "la collaboration avec toutes les administrations fédérales de santé et les mutualités pour remettre sur les rails le système de Health Data Autority". Le but étant que "ce système permette d'exploiter véritablement ces données à des fins scientifiques et d'appui décisionnel, en les rendant accessibles, interopérables et réutilisables".Fort de ces avancées, il convient maintenant de convaincre les syndicats de médecins et les mutuelles de signer un accord médico-mut au plus tard le 31 décembre 2021 dans le cadre de la poursuite d'une optique pluriannuelle. Un accord pour deux ans? Ce n'est pas impossible.