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Cette étude a été menées auprès de 2467 patients traités, vivant avec le VIH et insuffisants rénaux inclus dans la cohorte américaine D:A:D. Le but des investigateurs était double. Mettre à jour le risque d'évolution vers des événements cliniques sévères, principalement l'insuffisance rénale terminale, les affections hépatiques, les cancers liés ou non au VIH, les autres événements SIDA, les maladies cardiovasculaires ainsi que le décès, et évaluer l'impact de la modification de certains facteurs de risque sur le pronostic des patients. Premier constat, 8% des patients insuffisants rénaux ont présenté, à 1 an de suivi, un des événements cliniques sévères répertoriés ci-dessus vs 2,8% dans la population VIH contrôle sans insuffisance rénale. Le trio de tête des événements sévères était le décès, les cancers non liés au VIH et les affections cardiaques. La présence d'une insuffisance rénale multiplie d'un facteur 6 le risque de décès et d'un facteur 9 le risque de survenue d'un événement cardiovasculaire majeur chez ces patients VIH par rapport aux patients VIH de cette cohorte ne présentant pas d'atteinte rénale. Second constat, certains facteurs de risque pourraient être modifiés avec un bénéfice important sur la morbidité et la mortalité. Sans entrer dans les détails d'un système de calcul très complexe, on observe que la correction de la maigreur (IMC < 18) permet d'éviter 5,7% des décès, que maintenir une clearance rénale > 30ml/min évite 13,7% des décès, corriger les troubles lipidiques permettrait de réduire de 20% les événements cardiovasculaires majeurs et mieux contrôler le VIH réduit de 34% le risque de décès chez ces patients. Enfin, cette étude montre, une fois encore, que le tabagisme, très présent chez les patients VIH, constitue un facteur de risque majeur et que l'abstinence tabagique permettrait de réduire significativement tant les événements cardiovasculaires majeurs que ceux liés au VIH et, bien évidemment, les décès.Ref: Ryom L. et al. Abstract 75, CROI 2018, Boston.