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Il s'agit d'une étude observationnelle rétrospective basée sur les données cliniques de tous les patients nouvellement diagnostiqués pour le VIH entre janvier 2008 et décembre 2018 à la clinique des maladies infectieuses de Pérouse. Parmi les 551 patients diagnostiqués positifs pour le VIH durant cette période, 101, soit 19,7%, avaient 50 ans ou plus. Observation intéressante de nos confrères italiens, le pourcentage de ces patients de plus de 50 ans nouvellement diagnostiqués présente une forte augmentation au cours de ces dernières années pour atteindre 34,5% pour la seule année 2018. Parmi les nombreuses caractéristiques cliniques et démographiques récoltées sur cette catégorie de patients, nous retiendrons surtout les points suivants: Cette étude démontre que les diagnostics d'infections par le VIH à un âge avancé non seulement ne sont pas rares mais qu'ils sont surtout en augmentation. En cause, une mauvaise perception du risque de contamination par voie sexuelle chez ces patients âgés comme s'ils considéraient que l'âge apportait une sorte d'immunité vis à vis du VIH. Ce mode exclusif de contamination se confirme lorsqu'on constate le taux élevé de MST mis en évidence lors du diagnostic de l'infection par le VIH. Le profil qui peu à peu se fait jour au fil des résultats de cette étude est celui de patients difficiles à traiter. En effet, le stade avancé de l'infection lors du diagnostic, synonyme d'une remontée plus lente des défenses immunitaires, ainsi que le degré élevé de 'frailty' de ces patients, comorbidités multiples et polymédication, constituent autant de facteurs de prédiction d'une prise en charge particulièrement complexe qui augmente le risque d'interactions médicamenteuses ainsi que les coûts de traitement. Pour les investigateurs, il est important de rappeler ici que le dépistage du VIH n'a aucune limite d'âge, ni vers le bas, ni vers le haut, et que, face à des patients, tous âges confondus, présentant un ou des facteurs de risque d'infection par le VIH, un test est nécessaire, voire vital. Réf: Belfiori B. et al. PE29/17, EACS 2019 congress, Basle.