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Le VIH étant une maladie sexuellement transmissible, rien d'étonnant que les hommes pratiquant le sexe avec d'autres hommes (HSH) présentent un risque particulièrement élevé de développer des MSTs dont la plus redoutable, la syphilis, qui opère un véritable comeback ces dernières années. Pour les spécialistes en charge des personnes vivant avec le VIH, la crainte est que des stratégies comme la PrEP ou "indétectable = non transmissible" diminuent l'intérêt et le recours au préservatif, surtout en cas de relations avec des partenaires inconnus, ce qui entraînerait une augmentation de la transmission de la syphilis. Alors qu'il n'existe à l'heure actuelle aucun vaccin contre la syphilis, la question est donc de savoir si le fait d'avoir présenté une, voire plusieurs infections de syphilis, confère (ou non) une forme d'immunité vis à vis d'infections ultérieures. Sur base des participants à la Swiss HIV Cohort Study, des investigateurs ont cherché à savoir si l'incidence des infections de syphilis diminuait chez les patients déjà victimes de syphilis par le passé. Aucune relation de ce type n'ayant été mise à jour au cours de cette étude, les investigateurs en ont conclu que les infections antérieures de syphilis ne déclenchent pas d'immunité contre de futures infections ce qui a un impact sur les stratégies de prévention de ce risque de MST. Sans surprise, le risque de syphilis, dans cette analyse, était associé aux relations sexuelles, ce compris les relations anales sans préservatif et il était particulièrement élevé chez les HSM traités par antirétroviraux. Des résultats qui soulignent toute l'importance de rappeler aux HSH vivant avec le VIH les avantages et l'importance de l'utilisation du préservatif, surtout en cas de relations avec des inconnus, et ce même s'ils sont sous traitement antirétroviraux.Réf: Roth JA. et al. Open Forum on Infectious Diseases, janvier 2020, mise en ligne et consultation libre sur le site de la revue.