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Depuis 2018, l'OMS recommande un traitement antirétroviral basé sur le dolutégravir pour la plupart des personnes vivant avec le VIH. A travers l'Afrique, les programmes nationaux sont donc passés d'un traitement encré sur un INNTI vers le dolutégravir. La présente étude, publiée dans la revue HIV Medicine, avait pour objectif d'évaluer l'impact virologique de cette transition programmée vers un traitement antirétroviral axé sur le dolutégravir. Pour ce faire, les investigateurs se sont tournés vers les patients qui, au sein de la cohorte prospective Dolutegravir in Real Life in Lesotho (DO-REAL), sont passés d'un INNTI vers le dolutégravir entre février et décembre 2020 et pour lesquels on disposait d'échantillons sanguins prélevés avant, pendant et jusqu'à 16 semaines après cette transition ainsi que de tests de résistance.Au total, 1.225 patients ont été retenus dans le cadre de cette évaluation. Fait suffisamment rare que pour être souligné, 60% étaient des femmes. L'âge médian lors de la transition était de 47 ans et le temps écoulé depuis l'initiation d'un traitement antirétroviral était de 6 ans en moyenne. Au sein de ce groupe, le taux de suppression virale (< 100 copies/ml) était de 98% avant transition vers le dolutégravir, de 96% au moment de la transition et de 98% après transition. Même chez les patients qui, à la transition, présentaient une charge virale > 100 copies/ml, 95% ont présenté une charge virale non détectable après transition vers le dolutégravir. Au total, seuls 7 participants ont présenté des charges virales supérieures à 1.000 copies/ml après transition mais aucun ne présentait de mutations de résistance au dolutégravir.Ces résultats sont donc tout à fait rassurants quant à la pérennité de l'efficacité virologique lors d'une transition d'un traitement antirétroviral encré sur un INNTI vers le dolutégravir. Ces données, récoltées en condition de vie réelle sont, de plus, en ligne avec les données d'efficacité virologique observées lors des grandes études cliniques randomisées.Réf: Brown J. et al. HIV Medicine 2022;23(3):287-293.