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Une modélisation sur 10 ans d'un programme de PrEP quotidienne Pour ce scénario, les investigateurs ont supposé que 75% des HSH néerlandais éligibles pour la PrEP commenceraient à prendre la PrEP sur base quotidienne en date du 01/01/2018. Les critères d'éligibilité pour cette modélisation étaient: avoir eu au moins un partenaire sexuel occasionnel sans préservatif au cours des six derniers mois, un diagnostic de gonorrhée rectale ou urétrale au cours des six derniers mois ou un partenaire vivant avec le VIH, traité par antirétroviraux et dont la charge virale est indétectable. Les 75% des HSH répondant à ces critères représentaient environ 5,5% des HSH néerlandais, soit environ 11.000 personnes mises sous PrEP. Il a été supposé que les participants sous PrEP cessaient de la prendre si, lors d'un examen annuel, il apparaissait qu'ils ne répondaient plus aux critères d'inclusion du modèle tandis que les HSH répondant aux critères rejoignaient régulièrement la population prenant la PrEP jusqu'au 31/12/2027. Le modèle s'est intéressé à ce qui se passerait en termes d'évolution des diagnostics d'infection par le VIH ainsi que des diagnostics de gonorrhée au cours de ces dix années.Impact sur les infections par le VIHSur l'ensemble des entrants dans cette modélisation et sur la période de dix ans prise en compte, on constate une diminution de 61% du nombre total d'infections par le VIH et une baisse de 69% du taux d'incidence de ces infections à l'aube de 2027. Le nombre total de nouvelles infections ainsi évitées serait proche des 4000 cas. Pour les investigateurs, plus qu'à l'effet biologique de la PrEP, cette diminution d'incidence est essentiellement liée à l'augmentation du dépistage systématique du VIH qu'implique la participation à un programme de PrEP.Impact sur la gonorrhée Le résultat le plus frappant, et qui est nouveau, est que l'incidence des gonorrhées diminuerait de 97% en dix ans soit d'avantage que pour les infections par le VIH. Ne subsisterait donc en 2027 que 3% des cas de gonorrhée observées en 2018. Ceci est un excellent argument pour contrer les propos de tous ceux qui considèrent que la PrEP est un blanc-seing accordé aux HSH pour mener une vie sexuelle débridée sans protection ce qui augmente le risque de MSTs. Preuve que non par cette modélisation. La raison principale est que, à nouveau, la répétition régulière de test pour la gonorrhée et autres MSTs, inhérente à la mise sous PrEP, augmente le contrôle et donc participe à une diminution globale de l'incidence de ces infections sur le long terme.Réf: Reitsema M. et al. AIDS, décembre 2019, mise en ligne et consultation sur le site de la revue.