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Entre mai 2014 et novembre 2017, 72 cas de sarcome de Kaposi ont été enregistrés par les investigateurs dans leur service de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Parmi ces cas, 22, soit 31%, sont survenus chez des patients dont la charge virale était indétectable sous traitement antirétroviral de longue durée et le niveau immunitaire satisfaisant. Il s'agit de 18 hommes et de 4 femmes dont 10 étaient nés en France et 12 en Afrique. L'âge moyen était de 51 ans. Le diagnostic de VIH remontait à 12 ans en moyenne. Le nombre de CD4 était supérieur à 200/mm3 (449 en moyenne avec des pics de 700pour certains) et la charge virale était indétectable depuis 4 ans au moins. Dans 59% des cas, il s'agit d'une récidive et dans 41% d'un premier épisode. Les localisations du sarcome de Kaposi concernent la peau (100% des cas), les ganglions lymphatiques (27%), les bronches (18%), l'oesophage et l'estomac (14%), les os (14%) et/ou le palais (5%). Le traitement proposé à tous ces patients étaient une chimiothérapie classiquement approuvée pour le sarcome de Kaposi. En novembre 2017, 16 patients sur les 22 inclus étaient toujours en vie dont 31% en rémission partielle, 38% en situation stable et 31% en progression. Les investigateurs vont continuer à suivre les patients et se proposent de démarrer une étude pilote pour évaluer l'impact de l'immunothérapie, notamment basée sur les anti PD1, pour évaluer l'impact de ces nouvelles options hautement efficaces, dans le mélanome notamment, sur le devenir de ces patients. Au final, ces résultats sont d'autant plus préoccupants qu'une tendance identique a été observée au cours d'une étude américaine similaire présentée lors du congrès d'Amsterdam.Ref: Palich R. et al. Abstract WEAB0105, International AIDS Conference 2028, Amsterdam.