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Désir d'aventures, consommation en hausse d'alcool et, parfois, de drogues, moins de responsabilités et d'inhibitions, les vacances constituent une parenthèse bienvenue pour le lâcher prise mais cette insouciance peut aussi constituer un danger plus grand de contamination pour les HSH d'où la suggestion de proposer aux personnes séronégatives mais à haut risque de contamination de prendre un schéma de PrEP limité au temps des vacances. Mais, est-ce vraiment efficace et surtout le patient adhère-t-il correctement au traitement ?Pour répondre à ces questions, des investigateurs de l'université de Pittsburgh ont recruté, lors de leurs consultations, 54 hommes ayant reconnu avoir eu plus de deux relations sexuelles avec d'autres hommes sans recourir à l'usage de préservatifs lors de précédentes vacances.Après consentement, les participants se sont rendus à une consultation deux semaines avant leur départ présumé en vacances pour une visite de routine et un test VIH.Si tout était OK, ils sont revenus une semaine avant de partir pour une séance d'information pratique concernant la PrEP et sont répartis avec une prescription adaptée à leur séjour.Le schéma d'administration recommandé comportait un début de prise de la PrEP, 1 semaine avant de partir puis durant tout le séjour et enfin pour une semaine encore lors de leur retour au domicile.Trois jours après leur retour, les investigateurs leur ont demandé de venir pour une prise de sang destinée à contrôler la bonne adhérence thérapeutique.Enfin, trois mois après, un nouveau test VIH a été effectué pour contrôler leur statut virologique.A leur retour, 75% des participants ont reconnu avoir eu de multiples relations sexuelles sans protection et plus d'un tiers ont déclaré avoir consommé des drogues à des fins récréatives. Bien qu'on ait pu craindre que les vacances n'étaient pas une bonne période pour suivre scrupuleusement un traitement, les examens sanguins suggèrent que 91,5% ont pris la PrEP quotidiennement. Un peu moins d'un tiers a déclaré la survenue d'effets indésirables tels que diarrhées, flatulences ou nausées mais personne n'a pour autant interrompu la prise de la PrEP. Enfin, et résultat majeur, on ne dénombre aucune contamination par le VIHDernier point d'intérêt, 71% des participants se sont dit intéressés pour continuer à prendre la PrEP après leurs vacances. Il semble donc que le bon vieux slogan "L'essayer, c'est l'adopter" est toujours d'actualité et que cette utilisation estivale, en permettant de se familiariser avec le traitement, facilite grandement l'intégration pérenne de la PrEP.Réf: Egan J.F. et al. Journal of AIDS 84;508-513, 2020.