PrEP, MST et antibiotiques en automédication

Une récente enquête, menée en ligne par des sites associatifs anglais auprès des utilisateurs de PrEP, montre que près d'un patient sur dix reconnaît recourir à l'automédication en antibiotiques pour prévenir la survenue d'une MST. Une pratique qui soulève la question du risque de résistance aux antibiotiques lors du traitement des MST.

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Estimer le lien entre PrEP et antibiotiques en automédication Les données relatives à cette publication de la revue Sexually Transmitted Infections se basent sur l'enquête en ligne PrEP Users Survey mise sur pied par deux associations de patients influentes au Royaume Uni, PrEPster et iwantPrEPnow, en association avec le Ministère de la Santé Publique anglais. Dans l'enquête menée en 2019, la question "Achetez-vous des antibiotiques pour prévenir les MST via internet ou par d'autres canaux ?" a été ajoutée aux questions habituelles. A cette question, 1856 personnes ont répondu, 98% d'hommes, 93% d'HSH, 85% d'origine caucasienne et 63% âgés de plus de 35 ans. Près de la moitié sont des citadins (48%) vivant principalement à Londres et 95% sont suivis dans des centres de référence SIDA, des services d'infectiologie de grands centres hospitaliers, des médecins généralistes.Un profil de patients à très haut risque pour les MSTDans l'enquête, 9% des répondants ont reconnu recourir à la prise d'antibiotiques en automédication pour prévenir le risque de MST et 91% ont répondu par la négative.Les adeptes de l'automédication étaient plus susceptibles d'avoir eu au moins cinq relations sexuelles sans protection avec des partenaires inconnus au cours des six derniers mois, d'avoir déjà présenté une ou des MST par le passé et de recourir fréquemment au chemsex lors de leurs relations sexuelles. Ce profil suggère que les utilisateurs de PrEP présentant de multiples facteurs de risque de contracter une MST reconnaissent courir ce risque et se procurent des antibiotiques pris en automédication sans aucun conseil médical pour essayer de prévenir l'infection avant tout symptôme ou réalisation d'un test de dépistage. Face au risque que ce type de comportement fait courir en terme d'augmentation des résistances aux antibiotiques, les investigateurs suggèrent dans leurs conclusions de sensibiliser et éduquer les utilisateurs de PrEP, surtout ceux donc la conduite sexuelle est à haut risque pour les MST, sur les risques sanitaires liés de la prise d'antibiotiques en automédication ainsi que sur l'importance du diagnostic et d'un traitement ciblé en cas de MST.Réf: O' Hallaran C. et al. Sexually Transmitted Infections, publié en ligne sur le site, 20/10/2020.