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À ce jour, on dispose de peu de données solides concernant l'intérêt et l'intention d'utiliser une formulation de PrEP injectable à longue durée d'action en Europe. Les données issues d'autres contextes (USA, Afrique, etc.) ne sont, en effet, pas applicables au contexte européen en raison de différences notoires tant sur le plan de la démographie et des déterminants psychosociaux que des systèmes de santé. Pour combler ce vide, une équipe multidisciplinaire, venue du monde entier et basée à Maastricht, a mis sur pied l'enquête PROTECT (understanding Pre-exposure pRophylaxis mOdalities for HIV prevenTion in the European CommuniTies). Cette enquête transversale a été menée en ligne et sur base anonyme dans 21 pays européens, dont la Belgique. Les premières données présentées à Munich concernent l'analyse de 8.642 formulaires complétés dans cinq pays - Allemagne, France, Italie, Espagne et Royaume-Uni - par des HSH âgés de 18 ans ou plus, naïfs ou ayant déjà expérimenté la PrEP. Des résultats issus de ces cinq pays, on retiendra trois messages principaux :1. Les HSH montrent un très vif intérêt pour une formulation injectable à longue durée d'action de la PrEP, ainsi qu'une ferme intention d'y recourir. Intérêt et intention sont particulièrement élevés chez les HSH qui utilisent actuellement une PrEP orale. L'intérêt pour cette formulation injectable de PrEP est de 71,2% pour tous les HSH et monte à 79% dans le groupe des HSH déjà utilisateurs de PrEP. L'intention d'y recourir est de 66% pour tous les HSH et de 75% pour ceux qui y recourent déjà. 2. La plus forte probabilité d'utilisation d'une PrEP injectable à longue durée d'action se retrouve dans les groupes de patients suivants : les migrants, ceux qui ont de multiples partenaires, qui pratiquent le chemsex, qui ont des relations anales non protégées, ainsi que ceux qui perçoivent bien le risque qu'ils encourent de contracter le VIH et qui s'en inquiètent. À nouveau, on constate que la probabilité de recourir à la PrEP injectable à longue durée d'action est plus élevée chez les personnes expérimentées en matière de PrEP. 3. Peur des aiguilles et préoccupation concernant les effets secondaires et/ou les douleurs au site d'injection constituent les principaux freins à l'adhésion totale au nouveau concept de PrEP injectable.Réf : Jonas K. et al. Poster exhibition, C4, IAS 2024, Munich.