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Une étude, menée au sein de la communauté gay de San Francisco, s'est intéressée au suivi de la PrEP chez les cocaïnomanes, une population en forte croissance puisque des données récentes estiment qu'un homme sur quatre pratiquant le sexe avec d'autres hommes est un consommateur régulier de cocaïne.Publiée en ligne sur le site de la revue The Journal of AIDS, cette étude met en évidence le faible taux d'adhérence au quotidien et d'adhésion générale à la PrEP des hommes pratiquant le sexe avec d'autres hommes et cocaïnomanes. Pour évaluer le niveau de consommation de cocaïne, les investigateurs ont procédé à la mesure du taux de cocaïne sur un échantillon de cheveu, une analyse qui révèle que 21% de la population de l'étude est consommatrice de cocaïne répartie, 50/50, entre consommateurs légers et consommateurs moyens ou sérieux. Pour évaluer le niveau de bon suivi du traitement et du niveau de protection conféré contre l'infection, ils se sont basés sur la mesure de la concentration sanguine en ténofovir laquelle révèle que 25% des participants présentent des taux insuffisants, trois mois après initiation, pour assurer une bonne protection. Même en cas de faible consommation de cocaïne, on constate déjà des taux de sanguins en ténofovir insuffisants pour assurer une bonne prophylaxie contre le VIH. Quant aux consommateurs sérieux, ils sont trois plus nombreux à abandonner le traitement que les non cocaïnomanes. Ces résultats sont particulièrement alarmants car ils concernent les trois premiers mois de PrEP, une période cruciale puisque le niveau d'adhérence et d'adhésion thérapeutique observé durant ce laps de temps est hautement prédictif du suivi futur. Ces résultats soulignent donc l'importance d'une prise en charge plus rigoureuse de ces sujets comportant une évaluation pré PrEP du niveau de consommation en cocaïne, une aide au sevrage, un suivi et un encadrement plus rapproché ainsi qu'un important volet éducatif sur les visées de la PrEP et les risques du non-respect du protocole d'administration pour le patient mais aussi pour la population générale.Réf: Hojilla JA et al. Journal of AIDS, mise en ligne 02/2019.