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De cette enquête menée par nos confrères français, quatre points sont importantsLe coupableEntre 2015 et 2017, des tests de résistance de routine réalisés par le laboratoire de l'hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris ont permis d'identifier une bonne dizaine d'infections à VIH impliquant une nouvelle forme recombinante circulante du virus qui combinait le sous-type B (dominant en Europe Occidentale), les sous-types A et G (tous deux courants en Afrique Subsaharienne) et le très rare sous-type F2. Enfin, le tropisme du virus a été identifié chez 26 patients passant de R5 en 2013 à X4 en 2016/17. Ce dernier tropisme est associé à une infection par le VIH plus avancée et à une perte plus rapide de cellules CD4.Les victimesAu total, 49 infections de ce type ont été dépistées. Elles concernent exclusivement des sujets de race blanche et de nationalité française, 48 étaient des hommes et leur âge médian était de 35 ans. Il s'agit de 45 gays et HSH et 3 hétérosexuels. Les raisons les plus souvent invoquées pour un dépistage étaient une primo-infection (19) ou des tests de dépistage réguliers (12). Tous avaient été infectés récemment, 19 primo-infections et dix sujets infectés depuis moins de un an. Tous ont déclaré avoir effectivement eu des rapports sexuels à risque fréquents au moment de leur possible infection par le VIH. La plupart ont reconnu avoir rencontré de multiples partenaires via des applications smartphone spécialisées dans le speed dating. Aucun ne prenait de PrEP à l'époque. L'infectionLa charge virale initiale médiane était particulièrement élevée, environ 200.000 pour les patients atteints d'infection non primaire et 600.000 en cas de primo-infection. Le nombre médian de cellules CD4 était de 371 pour les infections non primaire et de 407 pour les primo-infections. La plupart des patients qui ont débuté un traitement antirétroviral y ont bien répondu. On dispose de données sur un suivi de douze mois pour 31 patients dont 25 avaient une charge virale indétectable, 5 une charge comprise entre 50 et 100 et pour le dernier patient, la charge virale était de 5500. Le nombre de cellules CD4 était de 777 après un an de traitement. Conclusion Si l'enquête a montré que l'épidémie parisienne trouve son origine et son accélération via les applications smartphone de speed dating, nos collègues français estiment que ce canal responsable de la propagation de l'épidémie peut à l'avenir constituer un excellent canal de promotion de la santé en diffusant des messages de prévention ciblés en veillant à ce que ces informations puissent atteindre les personnes vivant dans les zones concernées par l'épidémie.Réf: Wirden M. et al. Eurosurveillance disponible gratuitement sur le site internet.