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Pour cette analyse ciblée des données récoltées au cours de l'étude IPERGAY qui a validé le recours à la PrEP à la demande, les investigateurs de l'ANRS se sont concentrés sur un groupe de 429 sujets. Sur une période de suivi moyen de 2 ans, ils ont d'abord décrit l'évolution de l'incidence des MST au sein de ce groupe constitué quasi exclusivement de HSH, caucasiens, d'un niveau d'éducation élevé et âgés en moyenne de 35 ans.Premier constat, l'incidence annuelle globale des MST est important à 74 sur 100 personnes par an (/100 PA) Une analyse plus détaillée des données montre des incidences annuelles de 33 sur 100 personnes par an pour les MST rectales, de 32/100 PA pour le Chlamydia trachomatis, de 30/100 PA pour la gonocoque et de 13/100 PA pour la syphilis. Second constat, on observe une augmentation constante de l'incidence des MST au fil du temps qui passe de 55 pour 100 personnes par an en début d'étude à 90/100 PA deux ans plus tard. On constate, entre autre, une belle remontée après la fin de la phase en double aveugle et l'entame de la phase ouverte où tous les participants étaient sous PrEP comme si le sentiment de sécurité lié au traitement actif faisait oublier toutes les mesures de précaution habituelle.Troisième et important constat, tout le monde n'est pas concerné par les MST. En effet, 40% des participants n'ont développé aucune infection alors que 40% concentrent 86% des MST diagnostiquées. Mais qui sont ces personnes à haut risque ? Principalement des personnes qui entretiennent des relations sexuelles fréquentes avec des partenaires occasionnels sans recours systématique aux mesures de protection, qui recourent au chemsex et qui présentaient déjà des antécédents de multiples MST dépistées lors de l'initiation de la PrEP. Ce profil est particulièrement intéressant pour mettre au point de nouvelles stratégies de dépistage et de prévention afin d'améliorer l'efficacité de la PrEP et tenter de réduire la croissance exponentielle des MST surtout les plus redoutables comme la syphilis qui fait un come-back inattendu depuis quelques années.Réf: Zeggag et al. PDB0302, IAS 2020.