...

À cela s'ajoutent la diminution des financements internationaux, les conséquences de crises globales comme la pandémie de grippe aviaire et les polycrises (conflits, catastrophes naturelles, instabilité politique). Médecins Sans Frontières (MSF) alerte sur l'urgence de maintenir les efforts pour éviter un recul des avancées durement acquises.Les traitements actuels permettent de réduire la charge médicamenteuse à une pilule quotidienne, et des injections innovantes comme le cabotégravir et le lenacapavir offrent une protection durable. Cependant, ces progrès sont souvent inaccessibles dans les pays à faibles revenus, notamment en raison de leur coût exorbitant (jusqu'à 40.000 $ par an pour le lenacapavir). Cette inégalité est aggravée par la stigmatisation, la criminalisation des populations vulnérables (comme les travailleurs du sexe ou les personnes LGBTQIA+), et les lacunes des systèmes de santé. Les polycrises perturbent également l'accès aux soins, menaçant la continuité des traitements, essentielle pour éviter les résistances médicamenteuses.La baisse des financements internationaux est un problème majeur. Les innovations coûteuses peinent à être intégrées dans les systèmes de santé, et les patients des pays à faibles revenus doivent souvent payer de leur poche, retardant ou interrompant leurs traitements. MSF appelle à une augmentation des contributions au Fonds mondial, mécanisme clé dans la lutte contre le VIH/sida. La Belgique, quinzième donateur, a un rôle crucial à jouer pour maintenir et encourager cet effort collectif.Mettre fin au VIH et au sida d'ici 2030, comme le prévoit l'Onusida, est possible, mais nécessite un engagement politique fort. En investissant dans l'innovation, en garantissant l'accès équitable aux soins et en soutenant les droits humains, les dirigeants peuvent transformer la lutte contre le VIH en une réussite mondiale. MSF appelle à ne pas relâcher les efforts, sous peine de voir les progrès disparaître. Le prochain cycle de financement du Fonds mondial en 2025 sera un test déterminant pour la volonté des responsables politiques de prioriser cet enjeu."La fin du sida est à portée de main, mais elle dépend d'une solidarité renforcée, d'un courage politique renouvelé et d'un investissement continu dans des soins équitables et accessibles", conclut MSF.