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Ceux-ci montrent que, chez des patients vivant avec le VIH, lourdement traités mais en échec thérapeutique car multirésistants à la plupart des traitements antirétroviraux classiques, le lénacapivir, en injection SC tous les six mois après une phase d'induction par voie orale de 2 semaines, permet à 80% des participants d'atteindre une charge indétectable.La capside: un nouvel angle d'attaque du VIHLe lénacapavir est un agent encore expérimental qui appartient à une nouvelle classe thérapeutique d'antirétroviraux, les inhibiteurs de capside, qui se démarque sensiblement des classes actuellement approuvées. Contrairement à ces dernières qui ciblent des étapes bien précises du cycle de réplication virale (entrée, rétro-transcription, intégration ou maturation des particules virales), les inhibiteurs de capsides ciblent plusieurs étapes du cycle virale puisque la capside est une sorte de "container" du matériel génétique du virus, vital pour le bon déroulement du cycle viral.Etude CAPELLAIl s'agit d'une étude de phase II/III centrée sur des patients déjà lourdement traités car en échec virologique suite à la présence d'une souche virale résistante à plusieurs classes d'agents antirétroviraux. Dans un premier temps, 36 patients ont été randomisés en deux bras pour recevoir, en plus de leur traitement antirétroviral actuel (suboptimal), soit lénacapavir en oral pour 14 jours, soit un placebo (procédure en accord avec les règles éthiques puisque le traitement actuel est suboptimal et qu'il n'existe pas d'autre solution efficace). Après ces 2 semaines, les patients sous lénacapavir oral passaient à une injection SC tous les six mois et les patients sous placebo passaient au lénacapavir oral pour deux semaines d'induction puis en SC tous les 6 mois. Après 26 semaines de suivi, 81% de ces patients présentaient une charge virale < 50 copies et 89% une charge virale < 400 copies. Pareils résultats chez ce type de patients sont d'autant plus intéressants qu'ils évaluent en fait l'efficacité virologique du lénacapavir en monothérapie puisque les investigateurs ne sont pas parvenus à mettre en place un traitement de base optimisé comprenant plus d'une molécule active. Sur le plan de la tolérance, on relève principalement des réactions au point d'injection, la plupart de faible intensité et se résolvant au bout d'une dizaine de jours. Les résultats définitifs à 52 semaines de suivi seront présentés lors d'un prochain congrès.Réf: Molina J-M et al. Abstract OALX01LB02, IAS 2021.