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L'évaluation de la prévalence de l'HTA au sein de la population des patients vivant avec le VIH ainsi que le niveau de leur prise en charge thérapeutique s'est faite via les participants de l'US Medical Monitoring Project et porte sur les données recueillies auprès de 8631 patients interviewés et examinés en 2013 et 2014. Au total, 42% des patients inclus se sont révélés hypertendus, soit nettement plus que la prévalence nationale américaine qui se situe à 29% de la population. Parmi ces patients, 13% n'étaient ni diagnostiqués ni traités, 49% étaient traités et bien contrôlés et 26% étaient traités mais non contrôlés. Enfin, il demeure 12% de patients pour qui les données sont manquantes ou incomplètes et pour lesquels un suivi n'a pu être mené. L'hypertension est associée aux facteurs suivants : un âge avancé (> 55 ans), le sexe masculin, l'ethnicité (non caucasien), la pauvreté, être SDF depuis peu, un faible niveau d'éducation, une récente incarcération, l'absence de couverture sociale suffisante, un IMC élevé, une charge virale toujours détectable et un taux récent bas en CD4. Comme le dépistage se révèle insuffisant au sein de cette population, les résultats les plus intéressants concernent les facteurs qui favorisent l'absence de diagnostic et de traitement. Ici, les facteurs importants sont un jeune âge, le sexe masculin, de faibles revenus, un faible niveau d'instruction, le tabagisme, la mise en évidence très récente d'une virémie ainsi que la prise de drogues, un emprisonnement récent et une absence totale de couverture sociale ou médicale. Grâce aux traitements actuels, la population VIH vieillit et c'est tant mieux mais elle vieillit plus vite que les population non VIH, d'où l'importance de surveiller et de traiter plus précocement l'HTA, les dyslipidémies, le diabète, les problèmes respiratoires, les anomalies de la fonction rénale et les facteurs de risque du cancer car à quoi bon avoir une charge virale indétectable si c'est pour voir des affections le plus souvent prévisibles, simples à diagnostiquer et à traiter, grignoter une qualité de vie et une espérance de vie gagnée de haute lutte. C'est là le nouveau challenge du VIH !Ref: Olaiya O. et al. Clinical Infectious Diseases publié en ligne sur le site 02/2018.