Après la démonstration, lors de l'étude PURPOSE 1, d'une efficacité à 100% de la PrEP par lénacapavir en SC deux fois par an chez les femmes cisgenres, l'étude PURPOSE 2 montre des résultats similaires chez les hommes cisgenres, gays ou bisexuels et les personnes transgenres, avec une efficacité de 96% par rapport à l'absence de toute forme de prévention, et de 89% par rapport à la PrEP par FTC/TDF en prise orale quotidienne.
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PURPOSE 2 est une étude de phase 3, randomisée et menée en double aveugle évaluant l'efficacité, la tolérance et l'observance thérapeutique d'une PrEP par administration de lénacapavir en SC deux fois par an, par rapport à une PrEP classique par FTC/TDF en prise orale quotidienne chez des HSH gays ou bisexuels et chez des personnes transgenres ou non genrées.Cette étude a inclus au total 3.267 personnes, randomisées 2:1 et recrutées dans des centres situés en Amérique (USA, Mexique, Pérou, Argentine et Brésil), en Asie (Thaïlande) et en Afrique du Sud. Ces patients étaient âgés de 28 ans en moyenne (34,4% entre 16 et 25 ans), 77,7% étaient des hommes cisgenres, 20% étaient porteurs d'une IST (principalement gonorrhée et chlamydiose), 27,3% n'avaient jamais été testés pour le VIH, 23,6% avaient déjà pris une PrEP et 22,5% pratiquaient régulièrement le chemsex.Le critère d'évaluation primaire était l'incidence des infections par le VIH observées au sein du groupe lénacapavir, par rapport à l'incidence estimée des infections par le VIH en l'absence de toute prévention. L'incidence estimée du VIH en absence de PrEP était de 2,37 pour 100 personnes-année.Au sein du groupe lénacapavir, deux séroconversions ont été observées, ce qui correspond à une incidence de 0,1 pour 100 personnes-année. La réduction de l'incidence du VIH sous PrEP par lénacapavir était donc de 96%, et hautement significative par rapport à l'absence de toute forme de PrEP.Le critère d'évaluation secondaire était l'incidence du VIH au sein du groupe lénacapavir par rapport à l'incidence dans le groupe PrEP par FTC/TDF orale quotidienne. Il y a eu neuf infections par le VIH au sein du groupe FTC/TDF, soit une incidence de 0,93 pour 100 personnes-année. Par rapport à ce groupe, la PrEP par lénacapavir a permis une réduction de 89% de l'incidence des séroconversions, ce qui, à nouveau, est hautement significatif et en faveur de la PrEP par lénacapavir.Estimée en fonction du respect du timing des injections (lénacapavir ou placebo), l'observance thérapeutique se révèle excellente, puisque 91% des patients ont bien reçu leurs injections dans les délais prévus. De plus, l'estimation, dans le plasma, des concentrations en lénacapavir était dans la fourchette attendue. Par contre, la prise quotidienne de comprimés, estimée en fonction de la présence du médicament sur des buvards (DBS test) et sur un sous-groupe réunissant 10% des participants, était bonne en début de suivi, mais devenait de plus en plus erratique au fil du temps. Preuve renouvelée de l'intérêt des formes injectables pour maintenir une bonne observance thérapeutique. Sur le plan de la sécurité d'emploi, aucun problème nouveau ou significatif n'est à noter. Les réactions au site d'injection étaient plus fréquentes au sein du groupe lénacapavir (83,2%) par rapport au groupe FTC/TDF (69,5% pour ces injections placebo), mais ces réactions avaient tendance à diminuer au fil du suivi et surtout, les interruptions de traitement dues à ces réactions étaient très faibles (1,2%).Réf : Ogbuagu O. et al. Présentation orale 049, HIV Glasgow 2024.