...

Sur base de ces résultats, l'EMA avait donc autorisé la mise sur le marché de l'association dolutégravir/rilpivirine dans le cadre d'un switch chez les patients expérimentés. A Mexico, les résultats de l'étude TANGO à 48 semaines soutiennent la thérapie duale dolutégravir/lamivudine comme une nouvelle option sérieuse pour alléger le traitement des patients virologiquement stables sous tri- ou quadrithérapie contenant TAF.L'étude TANGO, dont notre confrère le Pr Stéphane De Wit (CHU St Pierre, Bruxelles) est un des investigateurs, est un essai de phase 3 comparant l'innocuité et l'efficacité virologique du passage à la thérapie duale associant dolutégravir/ lamivudine à dose fixe par rapport à la continuité d'un traitement classique à trois ou quatre antirétroviraux contenant du TAF. Cette étude a inclus 741 patients, majoritairement des hommes (90%), caucasiens et âgés de 40 ans en moyenne. Comme de coutume dans ces essais, étaient exclus les patients porteurs du virus de l'hépatite B ainsi que ceux nécessitant un traitement de l'hépatite C. A l'inclusion, ces patients avaient un nombre médian de CD4 d'environ 700 cellules/mm3 et leur charge virale était indétectable (< 50 copies/ml) sous leur schéma thérapeutique actuel. La plupart (environ 80%) prenait un inhibiteur de l'intégrase y compris environ 66% de l'elvitégravir boosté par le cobicistat associé au TAF et à l'emtricitabine. Les autres options thérapeutiques étaient la combinaison rilpivirine/TAF/emtricitabine ou darunavir/cobicistat/TAF/emtricitabine.La durée médiane du traitement antirétroviral était d'environ trois ans. Les patients inclus n'avaient aucun antécédent d'échec thérapeutique ni aucune preuve de résistance aux molécules étudiées. Les patients ont été randomisés au hasard pour recevoir, soit la combinaison duale dolutégravir/lamivudine, soit pour demeurer sous leur traitement habituel à trois ou quatre molécules et ce pour une période de suivi de 144 semaines. A ce stade, le groupe de traitement par TAF passera également sous thérapie duale.A Mexico, les résultats à 48 semaines de suivi ont été présentés. Le critère d'évaluation primaire concernait les taux d'échecs virologiques (charge virale > 50 copies/ml) qui sont inférieurs à 1% dans les deux groupes (snapshot) donc non infériorité du switch vers une thérapie duale vs continuité d'une tri- ou quadrithérapie basée sur TAF. Concernant le critère secondaire principal, maintien de la suppression virale sur 48 semaines, on constate que 93,2% des patients qui sont passés à une thérapie duale associant dolutégravir/lamivudine et 93% des patients qui ont conservés leur schéma thérapeutique présentent toujours une charge virale < 50 copies/ml ce qui, à nouveau, correspond aux critères de non infériorité. Les effets secondaires liés aux médicaments d'intensité faible à modérée ont été peu fréquents dans les deux groupes ainsi que les sorties d'étude pour cause d'effets secondaires. La prise de poids moyenne durant les 48 semaines de suivi est de 0,8 kg dans les deux groupes. Enfin, on observe un bénéfice certain de la stratégie duale sur les biomarqueurs rénaux et osseux. En conclusion, ces premiers résultats de switch vers une thérapie duale confirme tant l'efficacité virologique que la bonne tolérance de cette nouvelle option pour alléger le traitement des patients vivant avec le VIH.Réf: van Wyk J. et al. Abstract WEAB0403LB, IAS 2019, Mexico.