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Un nouveau volet de l'étude belge RUMBAMenée par les équipes de l'UZ Ghent, l'étude RUMBA a inclus 130 personnes sous trithérapie et virologiquement stables depuis plus de 3 mois pour, soit switcher vers une thérapie duale associant DTG/3TC(n= 87), soit pour demeurer sous trithérapie BIC/FTC/TAF (n= 43). La population étudiée était à 90% masculine. L' âge moyen était de 46 ans et environ 20 % des participants étaient d'origine non européenne. Élément important à savoir, les personnes randomisées pour switcher vers DTG/3TC avaient un poids moyen (81 kg contre 75 kg), un tour de taille (95 cm contre 89 cm) ainsi qu'un IMC (26 contre 22 kg/m2) significativement plus élevés. Des données métaboliques favorables au switch vers DTG/3TCAprès un suivi de 48 semaines, les participants ayant transité vers une thérapie duale DTG/3TC présentaient des différences faibles mais néanmoins significatives concernant l'évolution du taux de GPT (- 0,73 U/l pour DTG/3TC vs + 4,55 U/l pour la poursuite de la trithérapie), celui du cholestérol HDL (- 0,43 mg/l vs - 2,84 mg/l), de la masse maigre tronculaire (+ 112 gr vs - 474 gr), de la masse grasse tronculaire (+ 41 gr vs + 719 gr) et du taux de graisse totale (- 0,04% vs + 1,32 %), toutes ces évolutions sont, comme on peut le constater, toujours en faveur du groupe ayant transité vers DTG/3TC. Par contre, on ne constate aucune différence significative entre les deux groupes concernant le poids, le tour de taille, l'IMC, le cholestérol total ou LDL, les triglycérides, la résistance à l'insuline ou la fibrose hépatique. La variation pondérale est tributaire de l'IMC de départL'analyse de l'évolution de la masse grasse tronculaire en fonction de l'IMC à l'inclusion montre que le changement par rapport au départ n'est statistiquement significatif qu'au sein du groupe des personnes qui présentaient un IMC de 30 ou plus. Ainsi, les participants avec un IMC de 30 ou plus assignés à la thérapie duale DTG/3TC ont perdu en moyenne 1 kg tandis que ceux demeurés sous trithérapie usuelle ont vu leur poids corporel augmenter, en moyenne, de 1,4 kg. De là à dire qu'il serait intéressant, sur le plan clinique, de favoriser un switch vers une thérapie duale pour les personnes ayant un IMC de 30 ou plus est un pas qu'il est encore bien trop tôt de franchir car l'étude est prévue pour un suivi de 5 ans et ces premières données peuvent évoluer dans un sens comme dans un autre. Rendez-vous lors d'un prochain congrès pour de nouvelles évaluations mais, en l'état, les données de la CROI suggèrent un impact pondéral et métabolique favorable au switch vers DTG/3TC par rapport à une poursuite de la trithérapie.Réf: Vandekerckhove L. et al. Poster 672, CROI 2023.