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Parrainée par l'Agence française de recherche sur le SIDA et les hépatites, l'étude QUATUOR a voulu savoir si les personnes ayant une charge virale indétectable pouvaient maintenir cette dernière tout en prenant leur traitement ARV durant seulement 4 jours par semaine.Réalisée en ouvert, cette étude a inclus 600 patients qui avaient une charge virale indétectable (< 50 copies) pendant au moins un an et aucune preuve de la présence de résistances aux ARV. Plus de 80% étaient des hommes, l'âge moyen était de 49 ans et le nombre médian de CD4 était de 700. Tous étaient sous traitement ARV depuis une moyenne de 7 ans avec suppression virale depuis 6 ans en moyenne.Les participants utilisaient une large gamme de traitements ARV comprenant principalement un inhibiteur de l'intégrase (48%) ou un INNTI (46%). Environ 70% prenaient TAF ou TDF et le reste de l'abacavir ou de la lamivudine. Pendant les 48 premières semaines, ils ont été assignés au hasard soit à demeurer sous traitement ARV pris au quotidien, soit à prendre le traitement du lundi au jeudi suivi de trois jours de congé thérapeutique. Après cette première période, tous les patients des deux groupes ont suivi le traitement de 4 jours et 3 jours de repos.Résultats à 96 semaines A 96 semaines, 92,7% des patients qui ont toujours pris le traitement durant quatre jours seulement et 96,1% de ceux qui sont passés d'un traitement quotidien vers un traitement de 4 jours à la semaine 48 ont maintenu la suppression virale.Les taux d'échecs virologiques étaient respectivement de 4,2% et de 2,4%.Cependant, dans le groupe 4 jours depuis la semaine 1, cela différait selon la classe thérapeutique: 2,4% pour ceux sous inhibiteurs de l'intégrase et 5,3% pour ceux sous INNTI.De nouvelles mutations de résistance aux médicaments ont été détectées chez 3 des 6 personnes qui ont connu un échec virologique jusqu'à la semaine 48 et chez 4 des 13 qui ont connu un échec virologique entre les semaines 48 et 96. Toutes, sauf une, ont développé une mutation M184 qui confère une résistance à la lamivudine et à l'emtricitabine. Quatre personnes ont développé des mutations de résistance aux INNTI et une a développé une résistance à un inhibiteur de l'intégrase.Les deux stratégies de traitement étaient généralement bien tolérées avec peu de différences dans la fréquence ou le type d'événements indésirables.Enfin, il est intéressant de noter que, dans le cadre d'une analyse connexe, les personnes suivant un schéma thérapeutique de 4 jours n'étaient pas plus susceptibles de présenter un virus détectable dans le sperme ce qui a des implications importantes pour la transmission du VIH.Pour les investigateurs, ces résultats à 2 ans montrent que le schéma de 4 jours de traitement ARV représente une alternative intéressante sur le plan virologique et, de plus, moins coûteuse (réduction du coût moyen du traitement de près de 40%) que la prise quotidienne du traitement ARV. Réf: Landman R. et al. CROI 2021.