Cette nouvelle option vaccinale, provisoirement surnommé eOD-GT8, a été développée par le professeur William Schief et ses collègues du Scripps Research Institute en Californie en collaboration avec le Fred Hutchinson Cancer Center, l'International AIDS Vaccine Initiative, l'US Institute of Allergies and Infectious Diseases, et un certain nombre d'autres instituts de recherche. La société pharmaceutique Moderna sera, quant à elle, impliquée dans la prochaine étape des essais, car la même technologie de vaccin à ARNm que la société a utilisée pour son vaccin contre le SRAS-CoV-2 sera appliquée pour le vaccin contre le VIH. Ce vaccin vise à créer des cellules immunitaires (lymphocytes B) programmées pour produire en grande quantité et ainsi inonder l'organisme d'anticorps largement neutralisants (bnAbs) d'un type tout à fait spécifique, appelés VRC01, en cas d'exposition au VIH. Ce bnAb particulier a la capacité de bloquer une partie très spécifique de la protéine d'enveloppe du VIH, celle indispensable pour que le virus pénètre dans les cellules CD4. Le problème est que les bnAbs n'ont, jusqu'à présent, jamais été induits par un vaccin chez l'homme mais seulement par une infection chronique par le VIH et ce, chez une minorité de personnes. En effet, très peu de lymphocytes B ont la capacité intrinsèque de fabriquer ces bNAb "hypermutés" rares à partir de rien. Le vaccin Scripps utilise une technique appelée "ciblage de la lignée germinale" pour élargir considérablement le pool de lymphocytes B qui possèdent les gènes nécessaires pour pouvoir fabriquer des bNAb.

Publié dans la revue Sciences, l'essai G001 montre que les investigateurs ont réalisé un véritable exploit en remodelant le système immunitaire des receveurs du vaccin. Le vaccin eOD-GT8 a été conçu pour déclencher cette réponse génétique et non pour induire réellement la production de bNAb puisqu'il ne contient pas encore tous les composants de la protéine d'enveloppe du VIH qui donnent généralement lieu à une réponse anticorps. Lors de futurs essais, on espère transformer la capacité potentielle à produire des bNAb VRC01 en une réalité en utilisant des vaccins de plus en plus étroitement alignés sur les sous-sections de la protéine d'enveloppe du VIH qui donnent lieu aux réponses bNAb les plus fortes. De cette étude complexe aux multiples résultats, on retiendra principalement le fait que la plus élevée des deux doses du vaccin administrée à des volontaires non infectés a induit la production de 550 fois plus de cellules capables de produire le bnAb VRC01 que lors du processus naturel et, chez les répondeurs, le pourcentage de lymphocytes B localisés dans les ganglions lymphatiques qui présentaient les mutations génétiques (appelés VRC01-2*02 ou VRC01-2*04) capables de fabriquer des bNAb a augmenté à 6,7 %, contre seulement une moyenne de 0,00023 %, soit seulement une cellule sur 429 000, chez les personnes non vaccinées. Ces premières données, toutes encourageantes qu'elles soient, ne constituent que les prémices d'un long cheminement mais elles redonnent espoir de voir un jour émerger un vaccin efficace pour clore le chapitre du VIH.

Réf: Leggat DJ et al. Science, 378(6623), publication en ligne, 02/12/2002

Cette nouvelle option vaccinale, provisoirement surnommé eOD-GT8, a été développée par le professeur William Schief et ses collègues du Scripps Research Institute en Californie en collaboration avec le Fred Hutchinson Cancer Center, l'International AIDS Vaccine Initiative, l'US Institute of Allergies and Infectious Diseases, et un certain nombre d'autres instituts de recherche. La société pharmaceutique Moderna sera, quant à elle, impliquée dans la prochaine étape des essais, car la même technologie de vaccin à ARNm que la société a utilisée pour son vaccin contre le SRAS-CoV-2 sera appliquée pour le vaccin contre le VIH. Ce vaccin vise à créer des cellules immunitaires (lymphocytes B) programmées pour produire en grande quantité et ainsi inonder l'organisme d'anticorps largement neutralisants (bnAbs) d'un type tout à fait spécifique, appelés VRC01, en cas d'exposition au VIH. Ce bnAb particulier a la capacité de bloquer une partie très spécifique de la protéine d'enveloppe du VIH, celle indispensable pour que le virus pénètre dans les cellules CD4. Le problème est que les bnAbs n'ont, jusqu'à présent, jamais été induits par un vaccin chez l'homme mais seulement par une infection chronique par le VIH et ce, chez une minorité de personnes. En effet, très peu de lymphocytes B ont la capacité intrinsèque de fabriquer ces bNAb "hypermutés" rares à partir de rien. Le vaccin Scripps utilise une technique appelée "ciblage de la lignée germinale" pour élargir considérablement le pool de lymphocytes B qui possèdent les gènes nécessaires pour pouvoir fabriquer des bNAb. Publié dans la revue Sciences, l'essai G001 montre que les investigateurs ont réalisé un véritable exploit en remodelant le système immunitaire des receveurs du vaccin. Le vaccin eOD-GT8 a été conçu pour déclencher cette réponse génétique et non pour induire réellement la production de bNAb puisqu'il ne contient pas encore tous les composants de la protéine d'enveloppe du VIH qui donnent généralement lieu à une réponse anticorps. Lors de futurs essais, on espère transformer la capacité potentielle à produire des bNAb VRC01 en une réalité en utilisant des vaccins de plus en plus étroitement alignés sur les sous-sections de la protéine d'enveloppe du VIH qui donnent lieu aux réponses bNAb les plus fortes. De cette étude complexe aux multiples résultats, on retiendra principalement le fait que la plus élevée des deux doses du vaccin administrée à des volontaires non infectés a induit la production de 550 fois plus de cellules capables de produire le bnAb VRC01 que lors du processus naturel et, chez les répondeurs, le pourcentage de lymphocytes B localisés dans les ganglions lymphatiques qui présentaient les mutations génétiques (appelés VRC01-2*02 ou VRC01-2*04) capables de fabriquer des bNAb a augmenté à 6,7 %, contre seulement une moyenne de 0,00023 %, soit seulement une cellule sur 429 000, chez les personnes non vaccinées. Ces premières données, toutes encourageantes qu'elles soient, ne constituent que les prémices d'un long cheminement mais elles redonnent espoir de voir un jour émerger un vaccin efficace pour clore le chapitre du VIH.Réf: Leggat DJ et al. Science, 378(6623), publication en ligne, 02/12/2002