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Des questions que nombre de praticiens, pourtant bien convaincus de l'intérêt d'alléger le traitement antirétroviral, se posent lorsqu'ils ne disposent pas de toutes les données nécessaires concernant le statut des résistances au moment d'initier un traitement antirétroviral chez un patient naïf. Des questions auxquelles l'étude D2ARLING s'est donnée pour mission de répondre.Pour cette étude de phase 4 réalisée en ouvert, 214 patients ont été randomisés et répartis en deux groupes équipotents pour recevoir soit une thérapie duale associant dolutégravir et lamivudine (n= 106), soit une trithérapie associant dolutégravir/TDF/XTC (lamivudine ou emtricitabine) (n= 108). Un test de génotypage de résistance a été réalisé per protocole à J1 mais les résultats en demeurent masqués jusqu'à la fin de l'étude, soit la semaine 48. L'âge moyen des patients était de 31 ans, 31% étaient des femmes, 30,8% avaient une charge virale > 100.000 copies et, pour 19,7% des participants, le nombre de cellules CD4 était < 200. Les résultats intermédiaires, après 24 semaines de suivi, montrent que, même en ignorant le statut des résistances à l'initiation, thérapie duale et trithérapie font jeu égal en terme de proportion des patients qui atteignent et maintiennent une charge virale indétectable. Ils sont en effet 94,34% dans le groupe dolutégravir/lamivudine et 95,37% au sein du groupe trithérapie. Même scénario lorsqu'on regarde le taux de patients qui présentent une charge virale > 50 copies ce qui est le cas pour 1 patient (0,94%) sous thérapie duale et pour 2 patients (1,85%) sous trithérapie. Concernant les échecs virologiques attestés, on en dénombre un seul et ce, dans le groupe trithérapie et sans émergence de résistance aux molécules impliquées. A ce stade, l'étude D2ARLING se veut rassurante quant à l'efficacité virologique de la thérapie duale associant dolutégravir et lamivudine lorsque celle-ci est initiée chez un patient naïf sans notion du statut des résistances. Mais, pour être pleinement rassuré, il faudra se montrer patient et attendre les résultats complets et définitifs après 48 semaines de suivi. Réf: Cordova E. et al. Poster exhibition, B7, Track B, IAS 2023, Brisbane.